mercredi 14 mars 2012

San Pedro de Atacama (5-7 mars)

Buenos dias,

Le prix des avions étant devenu prohibitif (500 Euros/personne pour un vol interne),nous optons pour le bus dont le réseau est tres bien organisé au Chili.

Revers de la médaille, 24 h de bus sont nécessaires pour effectuer les 1700 km de Santiago á San Pedro de Atacama. Départ á 12 h, arrivée á 12 h le lendemain, soit apres une nuit dans le bus ! Les bus sont cependant équipé de sieges couchette ou semi-couchette relativement confortables.

 


Pour se rendre á San Pedro,le bus emprunte la Ruta 5 (Panamerican) et apres avoir quitté Santiago, les paysages deviennent arides ...

Au prix d'un énorme systeme d'irrigation, les vignes poussent á flanc de collines


 San Pedro est un village-oasis dans le désert d'Atacama, désert hyperaride coincé entre le Pacifique et la Cordilliere des Andes. Sa superficie est de 105.000 km2 á hauteur du 24eme parallele Sud.

















Nous logeons á l'auberge de jeunesse locale assez typique ...













Murs en adobe (briques d'argile et de paille brisée, toit en Brea = arbuste local de la famille de l'absynthe-Pluchea absyntoides)



San Pedro de Atacama est situé sur le plateau de Puna de Atacama á 2438 m d'altitude, au pied du volcan Licancabur (5916 m).
Sa population de plus de 5000 habitants est en pleine croissance essentiellement grâce au tourisme et aux mines exploitant les nombreux minerais de la région, ainsi que de l'exploitation du sel du Salar.




L'église San Pedro de 1744 est bâtie en adobe et bois de cactus.

 Une alpaga et son petit attirent les enfants sur la grand place...





 Outre certaines rues du centre qui sont pavées, les autres sont en terre battue ...



On peut deviner au loin le Licancabur...











San Pedro est habité depuis 11.000 ans profitant de l'oasis créé par le Rio San Pedro charriant les eaux des montagnes toutes proches.

Ceux-ci vivaient de leur agriculture et s'étaient spécialisés dans la poterie.

Ces populations pratiquaient la déformation de leur crâne par l'utilisation de planches bandées par des lanieres de laine des l'enfance pour obtenir un front plat.

Vers 1450, la civilisation Inca a étendu sa domination dans la région par un nouveau réseau de routes et d'échanges commerciaux.

Un siecle plus tard, les conquistadors espagnols combattirent les Incas et en 1540, Pedro de Valdivia fit de San Pedro un village colonial.

De 1890 á 1925, San Pedro était le lieu de transit du bétail venant d'Argentine.

Apres un déclin de la population, San Pedro renaît grâce au tourisme.









N'écoutant que son courage, Anne-Marie enfourche sa bicyclette pour affronter le désert ...










Le site archéologique de l'Aldea de Tulor est un grand village aux maisons typiques faites en adobe, cactus et brea reliés par des lanieres en peau de lama.

Il est situé non loin du Rio San Pedro dont l'eau était potable á l'époque ...

Quelques objets découverts par le Pere Gustavo Lepaige, missionnaire jésuite belge, arrivé dans la région en 1955 et ayant été á l'initiative de toutes les découvertes archéologiques ...

 Leur configuration ronde préservait de la chaleur et des tempêtes de sable.



Ce village a été construit en 800 avant JC par la tribu Linka Arti dont la langue Kunza a completement disparue.

Il semble que le village ait été abandonné suite aux changements climatiques accentuant la désertification de la région (déjá !)...


Seuls 10 % du village ainsi été mis á jour ... Les maisons étaient bâties l'une accolée á l'autre en fonction de l'agrandissement de la famille.






Autre site archéologique de la région de San Pedro, la Pukara de Quitor :


Bâtie au 12eme siecle, cette impressionnante forteresse contrôlait la route du rio et protégeait les Atacameños des invasions incas, puis espagnoles. Elle succombat aux attaques de Pedro de Valdivia en 1540.
300 indiens furent alors décapités et leur têtes jetés dans la vallée ..."des tetes roulées" ...









Les murs des maisons étaient construits en alternance avec de grosses et de petites pierres extraites sur place les rendant difficilement décelables dans le paysage ...

La forteresse domine San Pedro de Atacama ...


Les maisons étaient dotées d'un étage comme le démontre l'emplacement pour les poutres du plancher.
En contrebas, le Rio San Pedro ...


L'attraction de San Pedro, c'est évidemment son désert et ses curiosités géologiques ...

Un guide nous fait ainsi découvrir la Valle de la Muerte ... en réalité son nom initial était Valle de la Marte á cause de la couleur rouge des roches ... petit à petit Marte est devenu Muerte ...










De cette vallée, on a une vue magnifique sur la Cordillière des Andes et le volcan Licancabur ...





Le mois de février ayant été pluvieux, la nature reprend ses droits dans ce milieu hostile ... Nous placons quelques pierres pour protéger cette Ephedra breana...

 La roche volcanique a emprisonné de petites "bulles" de quartz ...













Le sport local ... le sandboard ... nous descendrons à pieds ...
Une piste parcourt le fond de la vallée, c'était l'unique route pour relier l'Argentine au Pacifique à l'époque glorieuse de San Pedro ...





A quelques km de là, nous visitons la Valle de la Luna :


Comme son nom le dit, le décor est lunaire ...


 L'érosion a taillé la roche lui donnant des formes bizarres : á gauche, les "3 Marias" ...




 Le sol est recouvert de sel consécutif aux réactions chimiques lors de l'évaporation de l'eau ...



 Pour assister au coucher du soleil, nous grimpons sur la "Gran Duna" ...



Après son rendez-vous avec le soleil, la lune domine le ciel ...

Caractéristique du désert d'Atacama, son salar, ancien lac évaporé ...de 320 km2.













La Laguna Chaxa du salar abrite les flaments roses et les limicoles ...




Trois espèces sur les 4 existantes viennent se nourrir et nicher dans la région : le Flament andin (Phoenicoparrus andinus), le seul que nous verrons, le Flament chilien et le Flament de James.










Parmi les limicoles, nous verrons la Bécassine de Puna (Gallinago andina)








Lors de son évaporation, le sel forme des figures géométriques dans le sol ...











Grâce la fonte des neiges, de nombreux ruisseaux permettent d'irriguer une partie du désert où l'homme peut cultiver divers légumes, fruits, et élever du bétail ... comme ici à Socaire (380 habitants - 3.218 m)

 Un Phrygile à tête noire (Phrygilus atriceps)





Sa nouvelle église ...













Son ancienne église de 1780 ...




Une Hespérie  sp













Nous montons à 4000 m pour admirer les "Lagunas altiplanicas" :




Le Laguna Miscanti á 3998 m alimenté par la pluie et diverses sources souterraines.
 La tourterelle du Puna (Metriopelia aymara)











 Avifaune et flore survivent dans ces conditions difficiles ...



Qui t'es toi ?



















Une mousse caractéristique des Andes





Le Laguna Miniques (3993 m) est un lieu de nidification pour les Foulques cornues (Fulica cornuta). Plus de 1500 ont été enregistrées là. Leur prédateur, la Mouette des Andes (Chroicocephalus serranus), s'attaque aux oeufs et aux jeunes foulques.


En route vers le Salar de Talar, nous croisons un troupeau de lamas en train de s'abeuver ...




Le lama (Lama glama) comme l'alpaga (Lama pacos) ont en réalité importés dans la région tandis que le guanaco (Lama guanicoe) et la vigogne (Vicugna vicugna) y sont originaires.










Le Salar de Talar est alimenté par des sources chaudes et étonnament, est fréquenté par quelques anaridés ...
 A droite, la Sarcelle du Puna (Anas Puna)









Une libellule bleue ...


Une demoiselle rouge et bleu ...










Ouettes des Andes (Chloephaga melanoptera) 



Autre village au bord du salar, Toconao, avec son église et sa "Torre de la Campana" :


















Les boiseries sont en cactus ...
















Les rues en terre battue...

Son artisanat ...
















Fin du voyage désertique :-)

 Sans oublier le terrain de foot ...




Cet arbre (Ephedra breana) peut vivre 3000 ans !




Il y a de l'eau dans le désert ...



Mais il fait sec quand même, hein Monsieur le pigeon ?








Ciao ! Vamos a Valparaiso ...