MADAGASCAR l'île rouge (02 - 21/10/2024)

Madagascar est une grande île au sud-est de l'Afrique.
Avec ses 587.041 km² (presque la France), elle compte un peu plus de 30 millions d'habitants.
C'est aussi la 5è plus pauvre économie au monde et 75% de la population vit avec moins de 2 € par jour ...
Il s'agit d'une république à régime semi-présidentiel et unitaire.
Son président Andry Rajoelina né en 1974 a dirigé la Transition de 2009 à 2014 et a été élu président de la nouvelle république en 2019.
Le pays est stable depuis lors.
Un peu d'Histoire en commençant par la géologie puisque c'est suite à la tectonique des plaques que Madagascar s'est séparée de l'Afrique puis de l'Inde il y a environ 150 millions d'années.
La présence humaine est attestée à partir de 10.000 ans avant notre ère et a pour origine une migration austronésienne et africaine, mais il n'est pas exclu que quelques "Homo" soient venus sur l'île bien avant ...
Au départ, deux peuplades se sont partagés le territoire : au sud-ouest, les Vazimbas et au sud-est, les Vézos.
Ils ont vite été rejoints par d'autres ethnies et Madagascar en compte 18 aujourd'hui.
Nous limiterons notre visite au nord de l'île ce qui est déjà pas mal en quasi 3 semaines ...
Après un bref séjour dans la capitale Antananarivo sans grand intérêt et pas trop agréable ...
👇

Les abords de "Tana" sont constitués de rizières et de bidonvilles ...

Avec ses 1.400.000 habitants, la ville est surpeuplée et le trafic difficile ... ☝
👇La gare de Soarano ne relie que deux villes à l'est de Tana.


☝
Au lever du soleil, nous visitons le Parc Tsarasaotra, écrin de verdure à 4 km du centre d'Antananarivo avec notre guide Caraco.
👇
Ce parc de 27 ha existe depuis 1890 et comprend un lac de 10 ha entouré d'une zone humide ce qui en fait le plus petit site Ramsar au monde avec 14 espèces d'oiseaux endémiques.
Il appartient actuellement à une riche et ancienne famille malgache, les Ranarivelo qui achetèrent ce parc en 1915 à l'ancien premier ministre malgache Rainilaiarivony qui baptisa ce parc Tsarasaotra voulant dire "bien merci".
Parmi les oiseaux endémiques malgaches, nous verrons :
Le Canard de Meller (Anas melleri) qui vit sur les hauts plateaux et l'est de Madagascar.
Il est cité en danger sur la liste de l'UICN.
Le Crabier blanc (Ardeola idae) vit également aux Seychelles, Mayotte et la Réunion. Il hiverne dans l'est de l'Afrique.
Il est considéré en danger et en déclin par l'UICN.
Nous verrons aussi le Crabier chevelu (Ardeola ralloides).
Il y a également des aigrettes :
L'Aigrette ardoisée (Egretta ardesiaca).
L'Aigrette dimorphe (Egretta dimorpha) a la particularité d'exister en plumage sombre également.
Elle vit à Madagascar et en Afrique de l'Est.
D'autres hérons aussi :
Le Bihoreau gris (Nycticorax nycticorax)
Le Héron garde-boeuf (Bubulcus ibis)
Parmi les autres Anatidés, nous avons vu :
Le Canard à bec rouge (Anas erythrorhyncha) vivant à Madagascar et en Afrique de l'est et du sud.
Le Dendrocygne veuf (Dendrocygna viduata).
La Sarcelle hottentote (Spatula hottentota) vit à Madagascar et en Afrique de l'est.
En cette fin de saison sèche, les Jacaranda mimosifolia (Bignonaceae) sont encore en fleur tout autour du lac.
Et il n'y a pas que des oiseaux endémiques ...
... mais de belles araignées ...
ici Trichonephila inaurata madagascariensis.
***********
MAJUNGA (04/10/24)
A mille km au nord-ouest d'Antananarivo, nous rejoignons Majunga au bord du Canal du Mozambique ...
Nous sommes accueillis par notre guide Modeste Rasolofomanana et notre chauffeur Manda Randriantseheno ...
👇
qui nous accompagneront le restant du voyage ...
Majunga ou Mahajanga en malgache est la 4è ville du pays avec son port de commerce et de pêche à l'embouchure du fleuve Betsiboka.
Chef-lieu de la région éponyme, elle a près de 250.000 habitants.
Le bord de mer est ponctué par un Baobab (Adansonia madagascariensis) centenaire de 14 m de diamètre apprécié par les Majungais.
Les militaires y font leur jogging.
Toutes les religions chrétiennes (catholique, protestante, orthodoxe) sont présentes à Majunga et vivent en harmonie avec les Musulmans et les Hindouistes.
Il est donc interdit d'uriner sur la plage sous peine d'amende de 30.000 Aryaris !
De bonne heure, nous embarquons pour observer les oiseaux de l'aire protégée de Bombetoka dans l'embouchure du Betsiboka ...
De nombreux pêcheurs sillonnent l'estuaire du fleuve Betsiboka.
Son eau rougeâtre est due aux sédiments de limon orange qu'il charrie le long de ses 531 km.
Voici par exemple une photo de satellite montrant la masse de sédiments s'écoulant dans le Canal du Mozambique.
L'estuaire est entouré de mangroves dont le niveau varie avec les marées.
C'est ainsi une zone privilégiée pour observer de nombreux oiseaux d'eau tels que :
Les nombreux Flamants nains (Phoeniconaias minor) 👇
L'Aigrette dimorphe (Egretta dimorpha) en forme claire et sombre 👇
☝
L'Ibis malgache (Threskiornis bernieri) endémique de l'ouest et du sud-ouest de l'île et qui se distingue de l'Ibis sacré (Threskiornis aethiopicus) par ses yeux bleus.
Le Héron strié (Butorides striata)
Beaucoup de limicoles également comme :
Le Bécasseau cocorli (Calidris ferruginea) ☝
Le Chevalier bargette (Xenus cinereus)
Le Courlis corlieu (Numenius phaeopus)
La Drome ardéole (Dromas ardeola)
Nous verrons aussi la Sarcelle de Bernier (Anas bernieri) qui est endémique de la côte occidentale de Madagascar.
Nous observerons encore la Guifette leucoptère (Chlidonias leucopterus)
la Sterne voyageuse (Thalasseus bengalensis)
et la Sterne de Dougall (Sterna dougallii) sous-espèce arideensis vivant à Madagascar et Rodrigues
Le Martin-pêcheur vintsi (Corythornis vintsioides) est endémique de Madagascar et des Comores.
Et voila, retour dans notre lodge pour un peu de détente et un bon repas animé.
***********
ANKARAFANTSIKA (5-6/10/24)
C'est dimanche et les Autorités locales ont décidé de fermer la route nationale pour y effectuer des travaux à partir de 8h ...Nous prenons donc la route à 4h pour éviter un long détour ...
... et assister au lever du soleil ...
... mais la route est longue, 400 km nous séparent de notre destination et l'état de la route nationale ainsi que son encombrement ne fait pas monter notre moyenne qui ne dépasse pas les 30-40 km/h ...
Cela nous laisse le temps d'admirer les paysages où les rizières dominent ...
Dix heures de route plus tard, nous arrivons à notre lodge dans la petite ville d'Andranofasika ...
... avec son église, sa gendarmerie, son école et le chemin vers le lodge ... ☝
Le Blue Vanga Lodge est composé de cabanons avec chambre et salle de bain ... que nous partageons avec d'autres locataires : le Gecko de Madagascar (Phelsuma kochi) endémique de la région, le Vespertilion (Myotis goudoti) endémique également de Madagascar et la grande Blatte américaine (Periplaneta americana) plus répandue ...
👇
Nous connaîtrons les difficultés journalières de bon nombre de malgaches ... pas d'électricité sauf de 18 à 22 h, ni d'eau chaude en dehors de ces heures ...
Pas évident pour recharger toutes les batteries de nos appareils ... avec une seule prise de courant et un "domino" rudimentaire ...
En route pour le Parc National d'Ankarafantsika ...
Une sculpture nous accueille à l'entrée du parc à la "Mémoires de la forêt de Pallisandres" en rappel des nombreux déboisements pratiqués à Madagascar ...
👉
Ce parc de 135.000 ha a d'abord été une réserve naturelle en 1927 avant de devenir parc national en 2002.
Depuis 2023, il est inscrit au patrimoine mondial de l'UNESCO.
Le parc est géré avec les moyens du bord et possède un restaurant et un lodge rudimentaire ...
Le parc fait l'objet de nombreuses études scientifiques ... 👇
Avec notre guide Modeste, nous allons déambuler dans ce parc à la recherche des animaux endémiques mais pas que ...
Notre première trouvaille sera pour le boa de Madagascar (Acrantophis madagascariensis) dans un fossé au bord de la route ...
Il ou elle mesure entre 2,5 et 3 m. Chercher la tête ...
La forêt est composée de beaucoup de Fromagers (Ceiba pentandra) 👇
mais aussi de Teck (Tectona grandis) au bois rouge et dont cette couleur apparaît lorsqu'on froisse ses feuilles ...
L'Arbre bombardier (Hura crepitans) au tronc garni d'épines tient son nom de la forme de ses fruits et du bruit qu'ils font en tombant de préférence par sur la tête ...
Beaucoup d'Eucalyptus sont replantés comme l'Eucalypstus à odeur de citron (Corymbia citriodora)
ou autres Palissandres (Dalbergia sp) et leurs lianes ...
Bien qu'étant à la fin de la saison sèche, il y avait encore des fleurs :
Des Mimosas (Albizia lebbeck) de la famille des Fabaceae).
Des Bougainvilliers ici Bougainvillea × buttiana (Nyctaginaceae)
Un Combretum coccineum (Combretaceae) endémique à Madagascar.
Le Frangipanier (Plumeria sp) avec ici une fleur de Plumeria rubra. (Apocynaceae)
Le Thilachium africanum/trifolium (Capparaceae)
et bien sûr la Vanille sauvage (Vanilla madagascariensis) !
Le parc est évidemment habité par nombre d'oiseaux tels que :
Tout d'abord la Huppe de Madagascar (Upupa marginata) très proche de notre Huppe fasciée (Upupa epops) et de la Huppe africaine (Upupa africana) qui diffère principalement par son chant " roo roo roo " et non "oup oup oup" comme ses cousines.
Nous avons pu assister à un ballet comique entre une huppe et son reflet dans une fenêtre du centre d'accueil du parc ... 👇
Nous avons ensuite vu le Bulbul de Madagascar (Hypsipetes madagascariensis ssp madagascariensis) endémique de l'île et des Comores.
et également le Bulbul tétraka (Bernieria madagascariensis spp incelebris) totalement endémique au nord-ouest de Magadascar.
Nous avons vu le Coua bleu (Coua caerulea) endémique du nord-ouest et de l'est de l'île...
... et son cousin le Coua huppé (Coua cristata) strictement endémique de l'île avec 4 sous-espèces ici spp cristata.
Le Shama de Madagascar (Copsychus albospecularis ssp pica) endémique du nord-ouest de l'île.
Le Tchitrec malgache (Terpsiphone mutata). ☝
Le mâle a une longue queue blanche et devient noir et blanc à partir de 4 ans. La femelle est toujours orangée et a la queue courte.
Il est endémique de Madagascar et des îles alentours où il devient une sous-espèce.
Le Drongo malgache (Dicrurus forficatus) endémique aussi.
Le Souimanga malgache (Cinnyris sovimanga) encore un endémique.
Le Courol vouroudriou (Leptosomus discolor) ici une femelle, le mâle étant plus coloré (bleu, vert, mauve, gris). Le couple est fidèle toute la vie. Il est bien sûr endémique aussi.
Le Rolle violet (Eurystomus glaucurus) est présent en Afrique subsaharienne et centrale.
L'Épervier de Frances (Accipiter francesiae) est également une espèce endémique de Madagascar. Ici une femelle, le mâle étant plus grisé.
La Petite Éroesse (Neomixis tenella) fait partie des Cisticoles et est endémique également ...
La Falculie mantelée (Falculea palliata) est endémique de la côte ouest de Madagascar.
La Mésite variée (Mesitornis variegatus) difficile à voir parce que toujours dans la basse végétation est endémique également.
Le Vaza noir (Coracopsis nigra spp libs) est endémique du sud et de l'ouest de l'île. Il est frugivore mais peut manger des fleurs et des graines aussi.
Le Petit-duc torotoroka (Otus madagascariensis) est endémique de l'ouest de Madagascar.
Et encore la Newtonie commune (Newtonia brunneicauda) endémique également de l'île.
Le Parc d'Ankarafantsika n'est pas connu que pour ses oiseaux endémiques, mais aussi pour ses lémuriens.
Il y a 112 espèces de lémuriens à Madagascar, tous endémiques.
On estime qu'ils sont arrivés d'Afrique en traversant le Canal du Mozambique sur des radeaux naturels il y a un peu plus de 60 millions d'années.
Depuis, ils ont évolué localement à l'instar des pinsons de Darwin sur les îles Galapagos.
Le Propithèque de Coquerel (Propithecus coquereli) est endémique de la région du parc.Il a une façon particulière de se déplacer au sol par petits bonds latéraux.
Il mange des feuilles.
Le Lémur mongos (Eulemur mongoz) également endémique de la région du parc est frugivore.
Le Lémurien sportif à dos gris (Lepilemur dorsalis) aussi endémique de la région du parc est signalé en danger sur la liste rouge de l'UICN.
Le Microcèbe brun-doré (Microcebus ravelobensis) est nocturne et principalement frugivore bien qu'il puisse manger des insectes.
C'est le plus petit lémuriens de l'île et inféodé au lac Ravelobe d'où son nom scientifique.
Il mesure 12 cm et la queue 15 cm.
L'Ithycyphus miniatus est un serpent endémique du nord-ouest de l'île et n'est pas si mini que ça car il peut mesurer 1,350 m. Sa morsure n'est pas mortelle mais est douloureuse.
Il y a aussi le Lézard ceinturé de Madagascar (Zonosaurus madagascariensis) qui comme son nom l'indique est endémique. Il peut mesurer 30 cm et se nourrit d'insectes et de petits mammifères.
Il y a également le beau Gecko de Madagascar (Phelsuma grandis) est endémique du nord de l'île. Il peut atteindre 20 à 30 cm et peut vivre 15 ans.
👆
Et des caméléons comme le Caméléon d’Oustalet (Furcifer oustaleti) endémique de Madagascar et aussi le plus grand.Ici surpris durant son sommeil.
Et il y a également des insectes comme des papillons :
Graphium cyrnus (Papillonidae) endémique des fôrets humides de Madagascar.
Telchinia encedon (Nymphalidae) endémique du Sahara subtropical à Madagascar.
Acraea ranavalona (Nymphalidae) endémique de Madagascar, des Comores et des Seychelles.
Eurema floricola floricola (Pieridae) endémique de lîle.
Mais aussi des libellules comme :
L'Orthétrum effilé (Orthetrum trinacria) qui est présente du sud de l'Espagne et du Portugal à l'Afrique du Sud.
Le Tholymis tillarga aussi connue sous le nom de libellule aux ailes nuageuses et à la queue corail est répandue dans toutes les régions humides tropicales.
A gauche se trouve la femelle et à droite le mâle avec les "nuages" bleus et noirs dans les ailes.
Et enfin le Trithémis pourpré (Trithemis annulata) qui est originaire d'Afrique tropicale et qui atteint aujourd'hui le sud de la France.
Pour terminer notre visite du parc, nous embarquons pour un petit tour du lac Ravelobe de 33 ha où vit le crocodile et la tortue endémique Erymnochelys madagascariensis que nous verrons pas ... 😞
Le lac est bordé d'une végétation luxuriante ...
... avec des Papyrus (Cyperus alternifolius) et des Phragmites de Maurice (Phragmites mauritianus) ...
... et autres fougères ... comme Filicium decipiens ...
... et des fleurs aussi telles :
Le Prosopis juliflora appelé Bayonne de la famille des Fabaceae. C'est une plante envahissante venue d'Amérique du sud.
Le très beau Lys araignée (Hymenocallis littoralis). Cette Amaryllidaceae nous aussi d'Amérique du sud.
Cette végétation est le refuge idéal pour plein d'oiseaux comme :
Le discret Coucal toulou (Centropus toulou) endémique de Madagascar.
Le Jacana malgache (Actophilornis albinucha) est aussi endémique des zones humide de l'île.
Le Crabier chevelu (Ardeola ralloides) est bien camouflé.
Les Dendrocygnes veufs (Dendrocygna viduata) s'envolent à notre approche.
Il y a la Grande Aigrette (Ardea alba) ...
... et le Héron pourpré (Ardea purpurea) ...
... et encore le Héron strié (Ardea striata).
Il y a également le Guêpier de Madagascar (Merops superciliosus). La sous-espèce superciliosus vit dans l'est de l'Afrique et à Madagascar ainsi que Comores.
Les nombreux poissons du lac attirent également le Martin-pêcheur vintsi (Corythornis vintsioides) un autre endémique de Madagascar et des Comores.
👆
Et enfin, le clou du spectacle, le Pygargue de Madagascar (Icthyophaga vociferoides), un des 7 plus rares rapaces au monde et bien sûr endémique à l'île.Il y aurait entre 40 et 70 couples nicheurs actuellement.
Il se nourrit de poissons, mais parfois aussi de rongeurs et d'oiseaux aquatiques.
Nous avons eu la chance d'observer un jeune au nid.
**********
NOSY BE (7-12/10/24)
Nous continuons notre route vers le nord et l'île de Nosy Be...
... et la Nationale 6 n'est pas en meilleur état que la 4 et très encombrée ... ☝
... ☝ mais il y a des contrôles ... parfois ...
Encore une fois, cela nous permet d'admirer le paysage ...
... où les rizières dominent et attirent les oiseaux comme ...
... les Dendrocynes veufs ...
... mais également le Héron de Humblot (Ardea humbloti) endémique de Madagascar sur les côtes nord et ouest de l'île, mais aussi à l'intérieur des terres.
Il y a des églises et des mosquées ...
... il y a des bars et des hôtels ...
...on vend des fruits ou du charbon de bois ...
... un âge pour jouer et un âge pour aller à l'école ...
Souvent dans les villages nous voyons ces monuments dédiés à la cause des femmes à Madagascar (lutte contre la maltraitance, les mariages précoces et arrangés, l'accès aux études et à toutes les professions) et qui correspondent aussi à la Journée internationale de la Femme.
... et encore un petit arrêt pour observer le Tisserin sakalave (Ploceus sakalava) qui est endémique de l'ouest de Madagascar. Il existe deux sous-espèces : sakalava au nord et minor au sud.
Les mâles ne sont pas toujours tendres entre eux ...
Nous faisons étape à Antesohyhi pour la nuit avant de reprendre la route pour notre prochaine étape Ambanja ...
... et la nationale 6 n'est toujours pas en meilleur état ...
... et toujours aussi encombrée ... ☝
☝ ... on y fait de belles rencontres ...
... en tout cas, les deux communautés vivent en parfaite harmonie ...
... la rivière sert à tout : lessive, abreuvage, transport du bois, toilette, ... 👆
... on trouve également de tout au bord de la route : fruits, légumes, vêtements et même coiffeur ...
👇
... le tout sous contrôle de la police ...
☝ ... en bord de route nous pouvons voir aussi les cultures de café et de cacao dont les fèves sont décortiquées sur place.
Après une nuit à Ambanja, nous prenons le direction du port d'Ankify où embarquerons l'île de Nosy Be ... 👇
... une heure et demie avant d'arriver au port de Nosy Be ... 👇
... la police veille et malgré que Nosy Be et les îles alentours bénéficient des revenus du tourisme, le niveau de vie reste précaire.. Un bateau de l'association italienne Elpis Nave est ancré dans la baie pour venir en aide aux malades de ces îles.
Un taxi (200.000 km au compteur) nous emmène jusqu'à notre lodge.A Nosy Be, les triporteurs (Tuk-Tuk) font la loi ...
Notre lodge "Clair de lune" 👇
Nosy Be est une très vieille ville de Madagascar et en fut à un moment donné la plus grande.
D'abord comptoir pour les navigateurs arabes à partir du 9è siècle puis occupée par les Indiens au 15è siècle.
Les Français débarquent en 1840 avant d'investir tout Madagascar.
Aujourd'hui, Nosy Be attire les touristes par ses plages, son authenticité, sa nature, son aéroport international et aussi malheureusement son tourisme sexuel ...
Il est toujours possible de faire les boutiques en charrette à zébu ...
Enfin, Nosy Be comme les îles voisines sont d'origine volcanique ...
Du haut de son cratère, on a une vue à 360° ...
Aujourd'hui, nous partons visiter les petites îles aux alentours ...
En attendant le bateau, tourisme oblige, nous sommes sollicités pour acheter des souvenirs ... 👇
... à l'abordage ... non pas avec "La Marie" ... ☝
Nous commençons par Komba ... certains accueillent les touristes en dansant et en vendant des fleurs ... d'autres apprennent le français à l'école du village ... 👇
Nous nous baladons dans cette île préservée à la végétation abondante ...
... et observons quelques fleurs comme :
La Trompette dorée (Allamanda cathartica) Apocynaceae originaire du Brésil.
La Vanille bien sûr (Vanilla planifolia).
👈
L' Ananas (Ananas comosus), une Bromeliaceae venant également d'Amérique du sud.
👉
Le Bois blanc (Antidesma madagascariense) (Phyllanthaceae) endémique de Madagascar, Comores, Maurice et Réunion.
👆
La Goutte de sang (Striga asiatica).
Il s'agit d'une Orobanchaceae donc hémiparasite qui cause des dégâts dans les cultures de maïs, riz, sorgho et canne à sucre.
On la trouve dans les zones subtropicales et tropicales d'Afrique et d'Asie.
Sa couleur peut varier du blanc au jaune et au rouge en Afrique de l'ouest.
L'Herbe Le Rail (Asystasia gangetica) est une Acanthaceae originaire d'Inde et d'Australie.
Russelia equisetiformis appelée Plante corail est une Scrophulariaceae (actuellement Plantaginaceae) provenant du Guatemala et du Mexique.
L'Ylang-Ylang (Cananga odorata) originaire d'Asie du sud-est est connu pour son huile essentielle.
Il y a bien sûr beaucoup d'Acacias comme Leucaena leucocephala, Fabaceae venant du Mexique et d'Amérique centrale.
Nous avons encore pu observer le Collant (Desmodium incanum) venu d'Amérique centrale et du sud.
Et aussi l'Ipomoea cairica (Ipomée du Caire) qui une Convolvulaceae originaire de la Macaronésie jusqu'à la Péninsule arabique.
Question faune, l'île est habitée par des Lémurs noirs (Eulemur macaco) endémiques au nord-ouest de Madagascar.Le dimorphisme sexuel est très marqué, les mâles étant noirs et les femelles brunes.
Les petits restent accrochés au ventre de leur mère.
Il y a aussi des Tortues géantes des Seychelles (Aldabrachelys gigantea) qui vivent ici en captivité.
Plus naturel, nous pouvons voir aussi quelques autres reptiles comme :
Le Caméléon panthère (Furcifer pardalis) et le Gecko de Madagascar (Phelsuma grandis) ...
... ou le Lézard ceinturé de Madagascar (Zonosaurus madagascariensis) tous trois endémiques.
Des insectes également comme cette punaise Cletus ochraceus de la famille des Coreidae et originaire d'Afrique du Sud ...
... des Odonates comme :
Thermorthemis madagascariensis un Libellulidae mâle endémique à Madagascar et aussi la plus grande de l'île ...
... et la demoiselle Azuragrion kauderni de la famille des Coenagrionidae et endémique de Madagascar également.
Après-midi, nous nous rendons sur l'île de Tanikely pour profiter de la plage et faire du snorkeling ...
Une grande variété de poissons circulent entre les coraux ...
... et au-dessus de nos têtes, un Phaéton à bec jaune (Phaethon lepturus) patrouille à la recherche de sa pitance ...
... et une fleur attire mon regard au bord de la plage ...
... un Vaniller de Cayenne (Duranta erecta) (Verbenaceae) encore une envahissante d'Amérique centrale et du sud.
Le lendemain, nous repartons pour d'autres îles ...
Sakatia l'île aux orchidées ...
... je commencerai par une petite balade avec les Tortues vertes (Chelonia mydas) et leur magnifique carapace ...
... avant de découvrir son petit village avec son école, son dispensaire ...
☝
... un lampadaire et un panneau solaire permettent d'éclairer le centre du village la nuit ...
Sur place, les petits boulots permettent de vivre simplement ... pêche, culture, concassage de pierres, ... 👇
... en toute sérénité ...
Pas beaucoup d'orchidées malheureusement en cette fin de saison sèche, mais une fleur de bananier (Musa sp) de la famille des Musaceae ...
... et quelques fruits comme :
Le Coeur de boeuf (Annona reticulata) en raison de sa forme. Il est de la famille des Annonaceae).Son fruit est aussi appelé corossol dont on fait un excellent jus....
Encore le Fromager (Ceiba pentandra) dont le fruit mûr donne un duvet blanc utilisé comme fibre textile.
Quelques oiseaux aussi comme :
La Buse de Madagascar (Buteo brachypterus) endémique de l'île de Madagascar.
Le Rolle violet (Eurystomus glaucurus) vit dans le centre et le sud de l'Afrique.
Le Martinet des palmes (Cypsiurus parvus) est présent de l'Afrique subsaharienne au nord de l'Afrique australe.
Toujours le Drongo malgache (Dicrurus forficatus) est endémique de Madagascar et des Comores.
La Glaréole orientale (Glareola maldivarum) est une espèce asiatique rarement vue à Madagascar.
Et enfin deux canards touristes passant par là 😄
Et pour terminer en excellent repas local nous attend ... des Barracudas !
👈
Dernière île à visiter : Lokobe ...
L'île comporte un Parc National de 862 ha afin de préserver l'état primaire de sa végétation et de sa faune.
Une surprise nous attend ... nous irons sur l'île en pirogue ...
... 3/4 h de rame ... mais dans un beau décor parmi les pêcheurs ...
Le tourisme y a généré quelques nouvelles activités qui arrondissent les fins de mois difficiles des habitants ...
👇
... mais le plus attractif pour nous est de découvrir sa nature luxuriante ...
Les belles observations ne se feront pas attendre ... commençons par les lémuriens malgaches ...
Le Microcèbe de Mamiratra (Microcebus mamiratra) qui pèse à peine 60g et mesure entre 26 et 28 cm dont la queue de 15-16 cm vit dans les creux de vieux arbres.Il est endémique à l'île de Lokobe.
Le Lémur noir femelle (Eulemur macaco) déja vu à Komba.
Le Lémurien sportif de Gray (Lepilemur dorsalis) qui est plutôt nocturne comme l'indique ses yeux est endémique du nord-ouest de Madagascar.
Le genre Lépilémur comporte 26 espèces à Madagascar.
Pour information, je poste une carte de leur répartition.
👈
Quelques oiseaux également :
Le Coucou de Madagascar (Cuculus rochii). Son aire de répartition s'étend sur Madagascar, l'Afrique du Sud, la Zambie, le Malawi, le Burundi, le Rwanda, l'Ouganda et la République démocratique du Congo.
Son chant est totalement différent du nôtre et correspond à un "ko, ko, ko, ko".
Nous reverrons le Tchitrec malgache mâle (Terpsiphone mutata) en train de chanter.
Des reptiles aussi comme :
Le déjà vu Ithycyphus miniatus à l'affut sur arbre ...
Le Sanzinia madagascariensis est de la famille des boas et est essentiellement arboricole et peut mesurer jusqu'à 2 m pour les femelles.Il est ovovivipare et donnera donc naissance à 12 petits d'une vingtaine de cm.
Il est bien sûr endémique.
Il y a encore le Mimophis occultus endémique du nord-ouest de Madagascar. Il a été érigé en espèce en 2017 alors sous-espèce de Mimophis mahfalensis qui vit plus au sud.
Comme vous le savez, les serpents muent et abandonnent leur ancienne peau ...👈
Rappelons qu'il n'y a aucun serpent dangereux pour l'homme à Madagascar.
Il y a bien sûr les caméléons comme le déjà vu Caméléon panthère (Furcifer pardalis) aux couleurs variables ... 👇
... le Brookesia sp est endémique de Madagascar et comporte 31 espèces difficiles à identifier ... C'est le seul caméléon dont la queue n'est pas préhensible.
Il y a des lézards comme :
Le Zonosaurus rufipes endémique du nord de Madagascar.
Le déjà vu Gecko de Madagascar (Phelsuma grandis) ...👇
... et le très étonnant et très mimétique Gecko à queue feuille de Henkel (Uroplatus henkeli).
Il est endémique du nord de Madagascar.
Nous verrons également la grenouille Ebène malgache (Mantella ebenaui) endémique du nord de Madagascar aussi.Cette grenouille est utilisée par les autochtones comme test de grossesse. La femme fait pipi sur une feuille et y dépose la grenouille. Si la grenouille devient verte, c'est que la femme est enceinte.
Restent les insectes comme :
Le papillon Dubianaclia contigua de la famille des Erebidae ...
... et le Precis andremiaja de la famille des Nymphalidae, tous deux endémiques de Madagascar.
Nous observerons aussi la cigale Yanga guttulata endémique de Madagascar.Elle est la plus petite de son genre ce qui n'est déjà pas mal avec ses 28 mm de long et 85 mm d'envergure ...
Au niveau flore, nous seront limités vu la saison, mais nous verrons
La Rinorea ilicifolia de la famille des Violaceae qui pousse en Afrique tropicale et du sud ainsi qu'à Madagascar et aux Comores.
Il y aura encore quelques Jacquiers (Artocarpus heterophyllus) de la famille des Moraceae.
Il ne vaut mieux ne pas être en-dessous lorsque le fruit tombe. 😂
Et le retour évidemment en pyrogue ... mais cette fois-çi tractée par un canot à moteur ...
**********
ANKARANA (13-14/10/24) :
Le lendemain matin, nous reprenons notre chère Nationale 6 vers Ankarana ...
👆
... à travers la savane et les toujours les rizières, et ces palmiers (Ravenala madagascariensis) appelés Arbre du voyageur car ils stockent de l'eau à la base de leurs feuilles, pratique pour les voyageurs assoiffés. 😀
... il y a quand même des travaux pour améliorer la route ...👇
... l'ancien et le futur pont ...
... en attendant la réparation de celui-ci, il faut passer à gué un peu plus loin ... mais à la saison des pluies, ce sera à la nage ...
... malgré la fin de la saison sèche, il y a encore de l'eau et on peut imaginer qu'à la saison des pluies cela déborde ... les huttes sont d'ailleurs bâties sur pilotis ... 👇
... mais où vont donc ces deux femmes ? ... faire la lessive ...
A Ankarana, on a le choix de l'hôtel ...
... mais nous choisirons plutôt un lodge avec piscine et vue sur la savane ... 👇
A Ankarana, il y a une gendarmerie avec sa salle de fête 😄 ...
... il y a une boucherie aussi ... 😕
... si vous voulez acheter une robe, revenez après la sieste ... 😆
Après une bonne nuit, nous partons pour la visite du Parc National d'Ankarana ...
Le parc a une superficie de 18.225 ha et a été créé pour protéger de nombreuses espèces endémiques et aussi parce qu'il a une géologie très particulière.
Il s'agit d'un plateau calcaire vieux de 190 millions d'années depuis érodé par des pluies qui ont formé des lapiés très évolués et des dolines très profondes.
On les appelle ici des tsingys qui veut dire "marcher sur la pointe des pieds".
Des directives sont donnés aux visiteurs ... et visiteuses ...
👈
Ces dolines et ces grottes ont servi d'habitat durant longtemps à la tribu Antakarana.
👇
Preuve d'un ancien fond marin, les roches regorgent de fossiles de coquillages et de crustacés du jurassique.
Une passerelle permet de passer au-dessus d'un gouffre ...
A la période des pluies, les couleurs de la végétation ressortent dans ce monde minéral ...
Aujourd'hui, sécheresse oblige, quelques fleurs subsistent ...
Nous pouvons ainsi observer ...
... l'Aloe divaricata de la famille des Asphodelaceae et endémique de Madagascar ...
... Euphorbia tirucalli appelée Plante crayon ...
... Le Dragonnier de Madagascar (Dracaena marginata) de la famille des Asparagaceae est originaire de l'île mais on le trouve dans les zones tropicale et méditerranéenne ...
☝
... Le Corail végétal (Jatropha podagrica) est une euphorbe issue des régions d'Amérique tropicale...
... le Cyphostemma macrocarpum, une Vitaceae qui vit dans les milieux très secs et dont les branches plongent vers le sol pour marcotter.
Il n'a été décrit qu'en 1964. Son tronc peut atteindre 1,20 m de diamètre.
Il est bien sûr endémique ...
Le Scaevola taccada (Goodeniaceae) est une plante plutôt du littoral, mais pionnière à l'intérieur des terres de l'Indo-Pacifique. 👉
Comme dans tous les milieux karstiques, il y a des grottes et des rivières souterraines ... celle-ci est tumultueuse à la saison des pluies et son parcours sous terre est de 50 km jusqu'à sa résurgence ... 👇
... Elle sert actuellement de refuges à de grandes chauves-souris appelées communément Roussettes. Il s'agit d'Eidolon dupreanum une chauve-souris frugivore endémique sur la liste rouge de l'UICN. Elle est chassée comme viande de brousse ...
Quelques fleurs aux abords de la grotte profitant sans doute de la fraîcheur ...
Le Pseuderanthemum subviscosum, une Acanthaceae présente du Cameroun à l'Ethiopie, au KwaZulu-Natal, aux Comores et à Madagascar ...
... et l'Heliotropium amplexicaule de la famille des Boraginaceae est originaire d'Amérique du sud, mais introduite sur tous les continents.
Dans la forêt, nous rencontrons aussi bien des Baobabs qu'un réseau de lianes ...
... Il a huit espèces de Baobabs à Madagascar dont six endémiques.
Ici le Baobab africain (Adansonia digitata) le plus répandu en Afrique.
Il donne de gros fruits appelés "Pain de singes" formés d'une coque ligneuse et contenant de la pulpe avec en moyenne 300 graines. 👇
Les lianes sont du genre Cissus appelées Liane sauveur car elles permettent aux voyageurs de s'en servir comme hamac ...
... il y a encore le Commiphora madagascariensis (Burseraceae) qui contrairement à son nom est originaire de la Tanzanie toute proche mais qui figure sur la liste rouge de l'UICN.Son écorce caractéristique est de couleur brun-gris-vert et squameuse.
Quelques fleurs résistent encore :
L'Argemone mexicana (déjà vue) ...
... et le Petit Flamboyant (Caesalpinia pulcherrima) qui est une envahissante venue d'Amérique, mais très jolie.
Passons à la faune dans ce parc :
Il y a le Lémurien sportif d'Ankarana (Lepilemur ankaranensis) qui ne vit que dans la région. Il est nocturne et frugivore. Seules les femelles s'occupent des petits.
Chez les oiseaux, il y a :
Le Tchitrec malgache (Terpsiphone mutata) déjà vu.
Ici une femelle.
Le Perroquet vaza (Coracopsis vasa) déjà vu aussi.
La Falculie mantelée (Falculea palliata) déjà vue.
Le Calicalic à épaulettes rousses (Calicalicus rufocarpalis) endémique.
Le Shama de Madagascar (Copsychus albospecularis) déjà vu.
Le Petit-duc torotoroka (Otus madagascariensis) vit dans l'ouest de Madagascar.
Auparavant sous-espèce du Petit duc malgache (Otus rutilus), il est devenu une espèce à part entière.
Il est principalement insectivore.
Et au-dessus de nos têtes, la Buse de Madagascar (Buteo brachypterus) déjà vue.
Il y a les reptiles bien sûr comme :
Le déjà vu Furcifer pardalis (Caméléon panthère) aux couleurs variables ...
... le Gecko de Madagascar (Phelsuma grandis) bien répandu ...
... le surprenant et invisible Gecko à queue feuille de Henkel (Uroplatus henkeli) au repos la journée ...
... repérez son anatomie ... 👉
... je vous mets une photo d'un individu se nourrissant d'insecte pour comparaison ...
👇 (from Wikipedia)
... et le tout aussi discret, un Gecko endémique de la région:
Blaesodactylus microtuberculatus.
Une petite grenouille endémique Boophis madagascariensis.
Et quelques arthropodes ...
Bien vérifier votre tub avant la douche ... un scorpion du coin Grosphus ankarana a peut-être envie d'en profiter ... 😕
Plus agréable, un papillon (Fulda bernieri) de la famille des Hesperidae est lui aussi endémique de Madagascar.
Et pour terminer ces larves très particulières par leur anatomie de Cicadelle de Madagascar (Phromnia rosea) grimpent à la queue leu leu sur un arbre.👉
Rosea pourquoi ? Je vous mets une photo d'adultes provenant de Wikipedia pour comprendre ... 😉
Elle est évidemment endémique de l'île.
Avant de quitter Ankarana, j'ai encore l'occasion d'observer le Colombar maïtsou (Treron australis) qu'on trouve uniquement à Madagascar, aux Comores et à Mayotte.
A bientôt !
**********
TSINGY ROUGE (15/10/24)
Nous partons maintenant pour Joffreville, une des rares villes à avoir conservé son nom français et appelée ainsi car le Colonel Joffre à l'époque de la colonisation française était le Commandant de la région et s'y installa pour profiter de la fraîcheur de la montagne.
Il subsiste encore quelques maisons de l'époque coloniale. 👇
La route traverse de grandes étendues de savane ponctuée de quelques montagnes.La terre est ferrugineuse et on comprend pourquoi Madagascar s'appelle aussi l'île rouge ...
Au pied de cette falaise, des Tulipiers du Gabon égayent le décor ...
... malgré tout, des efforts sont effectués pour réparer la route ...Un prêt de 680 millions $ aurait été accordé au pays par la Banque Mondiale ...
Tous les transports sont possibles, mais pour aller de ville en ville, c'est le minibus qui est privilégié ... et toujours plein à craquer ...
... ici, la vie se passe dans la rue ... où on trouve de tout ...
... les femmes toujours à la tâche restent coquettes ...
Avant d'arriver à Joffreville, nous visitons les Tsingy Rouges ...
... nous sommes reçus par un petit comité d'accueil d'abord méfiant puis nous montrant la danse du cul ...
... il s'agit donc d'une curiosité géologique étalée sur 180 ha et qui s'est formée au fil du temps par les alluvions du fleuve Irodo qui contiennent un mélange de grès, de marne et de calcaire.
La couleur rouge provient de la latérite imprégnée d'hydroxide de fer et d'aluminium.
Cette couleur est d'ailleurs à l'origine du surnom de Madagascar : L'Ile rouge.
La pluie et le vent ont fait le reste ...
Etonnamment, quelques plantes poussent dans cet univers hostile comme :
L'Acacia de St Dominique (Dichrostachys cinerea) originaire d'Afrique tropicale est considéré comme envahissant.
C'est une Fabaceae.
Le Distephanus polygalifolius est une Asteraceae et est endémique.
La Sensitive (Mimosa pudica) est aussi une Fabaceae originaire d'Amérique centrale et très répandue ailleurs.
Sa caractéristique est sujette à la Thigmonastie ç-à-d que ses feuilles se replient sur elle-mêmes dès qu'on les touche.
Et le Tournesol mexicain (Tithonia diversifolia).
Cette Asteraceae comme son nom l'indique nous vient du Mexique et d'Amérique centrale et s'est répandue dans tout le pantropical.
Encore une journée bien remplie avant de rejoindre notre lodge du jour très chaleureux ...
**********
MONTAGNE DE L'AMBRE (16/10/24) :
Après un bon petit déjeuner en compagnie de notre Gecko de Madagascar, nous partons pour le Parc National de la Montagne de l'Ambre ...
Ce parc de 18.200 ha est une réserve de plus d'un millier d'espèces de bois précieux et bien sûr de nombreuses espèces animales endémiques.
Comme ce parc se situe entre 800 et 1.400 m d'altitude, il y règne une certaine fraîcheur et humidité.
On retrouve ainsi beaucoup de plantes epiphytes qui poussent les les arbres.
Dont cette orchidée (Aerangis ellisii) ...
... il y a donc un peu plus de fleurs comme :
L'Herbe le rail (Asystasia gangetica) est une Acanthaceae originaire d'Inde et d'Australie et considérée comme envahissante.
Canna indica (Cannaceae) est appelée Ambaradeda à Madagascar, mais est très répandue dans les régions tropicales.
Ici avec ses fruits.
Petchia erythrocarpa est une Apocynaceae endémique de Madagascar et des Comores.
Ageratum houstonianum est une Asteraceae originaire de Floride et assez bien répandue.
Le Framboisier d'Asie (Rubus rosifolius) est une Rosaceae venant d'Asie du sud-ouest.
Son fruit est bien sûr excellent. 😋
Il y a aussi l'Ananas sauvage (Ananas comosus) (Bromeliaceae) pas mauvais non plus ...
... Le Solanum mauritianum (Bringelier marron) (Solanaceae) moins bon et originaire d'Amérique du sud.
La Trompette des anges (Brugmansia suaveolens) originaire du sud-est du Brésil.👇
Le Leea guineensis est une Vitaceae qui pousse dans les régions subtropicales et tropicales de l'Ancien Monde.
L'Astiella tsaratanensis est une Rubiaceae endémique de Madagascar.
La Kalanchoe uniflora est une Crassulaceae épiphyte et endémique de Madagascar également.
La Brunfelsia uniflora est une Solanaceae originaire d'Amérique du sud.
L'Impatiens auricoma est une Balsaminaceae endémique des Comores toutes proches.
Encore une belle épiphyte : Colea floribunda de la famille des Bignoniaceae qui est endémique de Madagascar.
Le Cynoglossum lanceolatum est une Boraginaceae largement répandue en Afrique tropicale et du sud ainsi qu'en Asie subtropicale.
Le Commelina benghalensis est une Commelinaceae vivant du sud-ouest de l'Amérique du sud au Japon.
👉
👈
Le Desmodium intortum est une Fabaceae introduite notamment dans le centre de l'Afrique.
Le Lys rouge (Hippeastrum puniceum) est Amaryllidaceae d'Amérique du sud introduite en Afrique.
Il y a aussi pas mal de fougères. Je ne retiendrai que celle-là aux pinnules sympathiques : Le Blechnum punctulatum de la famille des Aspleniaceae qui est endémique de la Tanzanie à l'Afrique du Sud ainsi qu'à Madagascar.
Je terminerai ce chapitre floristique par cet arbre étonnant : l'Eucalyptus robusta de la famille des Myrtaceae qui aime bien les milieux humides. Il vient de l'est de l'Australie.
Son écorce est spongieuse et filandreuse. 👇
Au point de vue faunistique, il y a encore pas mal d'endémisme :
Le Lémur de Sanford (Eulemur sanfordi).
On ne le trouve que dans la pointe nord de l'île. Il est grégaire (3 à 15 individus) et territorial. Il est plutôt frugivore, mais peut manger des feuilles et des mille-pattes ou des araignées.
Comme oiseaux endémiques, nous avons le Founingo bleu (Alectroenas madagascariensis) ...
Le Monticole de forêt (Monticola sharpei sous-espèce cerythronotus).
Cette sous-espèce est endémique de la région.
Le Tisserin nélicourvi (Ploceus nelicourvi) est endémique des forêts tropicales humides du nord-est de Madagascar.
Ici un mâle.
La Newtonie sombre (Newtonia amphichroa) est, elle, endémique des forêts tropicales humides de l'est de Madagascar.
Encore le Martin-pêcheur vintsi (Corythornis vintsioides) des zones humides de l'île.
Nous reverrons le Shama de Madagascar (Copsychus albospecularis)
Une Hirondelle paludicole (Riparia paludicola) fait son nid derrière la cascade 😕
Elle vit un peu partout en Afrique.
Passons aux reptiles,
voici Brookesia ambreensis un des plus petits caméléons au monde (3cm) et endémique de la Montagne de l'Ambre.
Autre endémique de la Montagne de l'Ambre, le caméléon Calumma ambreense.
Il vit dans les arbres souvent à plus de 2 m et donc difficile à voir.
Le mâle comme ici porte de petits appendices nasaux.
Nous verrons également un autre Gecko à queue feuille, l'Uroplatus fimbriatus tout aussi mimétique et endémique de Madagascar.
N'oublions pas les insectes :
Acisoma attenbouroughi, une libellule endémique à toute l'île.
Ici un mâle.
Un Chrysomelidae difficile à identifier sans autopsie ... 😏
Un autre étrange coléoptère de la famille des Curculionidae, le Rhytidophloeus albipes endémique à Madagascar.
C'est donc un charançon xylophage (mange du bois).
Et pour terminer, quelques papillons :
Un Heteropsis sp de la sous-famille des Satyrinae et endémique.
Telchinia encedon de la famille des Nymphalidae endémique du Sahara subtropical à Madagascar.
Fin de visite, nous reprenons la route vers Diego en passant par le Lac Farihy Mahery. 👇
Le lac est bordé de jacinthes d'eau (Pontederia crassipes) ...
... où se baladent les Jacanas malgaches (Actophilornis albinucha) en quête de nourriture.
Ici, la mère et son petit.
**********
DIEGO SUAREZ ou ANTSIRANANA (17-20/10/2025) :
Nous prenons donc la direction de Diego et plus précisément à Sakalava à l'est de la ville.
Pour ce faire, nous longeons la baie de Andovobazaha ou « baie des Français » où trône le Pain de Sucre ou Nosy Lonjo en malgache. Il s'agit d'un ilot rocheux d'origine volcanique en forme de cône rappelant celui de la Baie de Guanabara à Rio Janeiro.
C'est un lieu sacré et des cérémonies traditionnelles y ont encore lieu.
Notre lodge donne sur la plage côté océan indien ... 👇
Aux alentours, se trouve un lac de mer rempli de Nénuphars bleus (Nymphaea nouchali variété caerulea). Bien qu'originaire d'Asie, il assez répandu en Afrique et en Australie. 👇
Malgré la présence de pêcheurs, on peut y observer quelques oiseaux ...
... le Cormoran africain (Microcarbo africanus sous-espèce pictilis) endémique à Madagascar ...
...
encore le Courlis corlieu (Numenius phaeopus).
Il est présent partout sauf en Amérique.
Le Gravelot à triple collier (Charadrius tricollaris sous-espèce bifrontatus) endémique de Madagascar.
Le Gravelot mongol (Anarhynchus mongolus).
Il se reproduit en Asie, mais la sous-espèce pamirensis hiverne le long des côtes de l'océan indien en Afrique de l'est et du sud.
Au tour du lac, on peut encore observer d'autres oiseaux comme :
L'Inséparable à tête grise (Agapornis canus) qui est aussi endémique de l'île.
Le mâle (ici) a la tête et le cou gris. La femelle est entièrement verte.
On trouve également la Tourterelle masquée (Oena capensis sous-espèce aliena) qui est pareillement endémique.
La Moinelette malgache (Eremopterix hova) s'est laissée admirée également.
Cet endémique n'a pas de dimorphisme sexuel et se nourrit à la fois de graines et de criquets.
Et enfin le Tisserin sakalave (Ploceus sakalava) qui comme son nom l'indique est endémique du coin.
C'est aussi l'occasion de faire le tour d'horizon de la flore du coin ...
Il y a bien sûr le Baobab de l'île : Adansonia madagascariensis.
Endémique de l'île et des Comores, son tronc en forme de bouteille se gonfle d'eau à la saisons des pluies.
Le Pachypodium rutenbergianum de la famille des Apocynacae est appelé bizarrement Palmier de Madagascar.
Ses fleurs sont très parfumées et ... il est endémique ... 👇
Plus petit mais très joli, il y a une autre endémique : la Turraea boivinii chez les Meliaceae. 👇
Cette Malvacae est une adventice vivant dans les zones sub et tropicales de l'Ancien Monde.
Le Saponier (Sapindus saponaria), un Sapindacae, nous vient des tropiques américains.
Son fruit écrasé mélangé à l'eau donne une mousse savonneuse utilisée pour le nettoyage. 👇
L'Evolvulus alsinoides est une Convulvulaceae très répandue dans le monde tropical.
Une autre Convolvulaceae : Ipomoea pes-caprae également répandue dans le pantropical.
L'Allamandra pourpre (Cryptostegia madagascariensis) est une Apocynaceae endémique du nord-ouest de Madagascar. 👇
... Ou ce fruit appelé Accroche-coeur ou Caduc (Guilandina bonduc).
Cette Fabaceae pousse partout sous les tropiques.
... mais plus sympa, la Maerua oblongifolia, une Capparaceae venue d'Inde.
Le lendemain, nous partons pour la Mer d'Emeraude ...
Il s'agit d'un lagon d'eau peu profonde entre la baie de Diego Suarez et l'océan indien.
Le sable blanc s'y reflète sous le soleil.
On y va dans une petite embarcation à voile pour que le moteur n'abîme pas le fond marin.
On accède à cette mer par une petite passe de la baie à l'océan à marée haute.
Cette passe était bien gardée durant l'occupation française. 👇
L'eau est si peu profonde qu'on y pêche à pieds.
Nous accostons sur une petite île paradisiaque pour un peu de farniente ...
... du snorkeling ...
... pour admirer poissons et coraux.☝
... et à peine nettoyés ...
... les poissons sont cuits ...
... et servis à table ...
Aujourd'hui, nous partons à pieds faire le tour des 3 baies : la baie des dunes, la baie des pigeons et la baie de Sakalava ...
Ces 3 baies bordent l'océan indien avec leur immenses plages de sable blanc ...
De vieilles coulées de lave se sont échouées sur ces plages et ont été sculptées par les marées et le vent donnant parfois des formes étranges ...
👇
... on y fait des rencontres ... des pêcheurs de poulpes ...
... mais pas que ...
... une Aigrette dimorphe (Egretta dimorpha) déjà vue ...
... et des plus petites bestioles comme ces crabes :
Le Crabe rouge (Neosarmatium meinerti) est un décapode que l'on trouve dans l'Indo-Pacifique de l'ouest.
L'Ocypode madagascariensis est bien sûr endémique, mais on le trouve également sur les côtes du Mozambique à l'Afrique du Sud.
Le Grapsus tenuicrustatus est un autre décapode que l'on trouve dans l'Indo-Pacifique de l'ouest.
Il y a aussi des étoiles de mer comme cette espèce de Anseropoda ...
... de face et de dos ...
... ou encore cet oursin Astropyga radiata commun dans l'océan indien ...
... et celui-ci : Tripneustes gratilla appelé Oursin bonnet de prêtre que l'on trouve dans l'Indo-Pacifique.
Attention, ses épines sont venimeuses 😕
Quel est ce ver de sable qui se cache là ?
Mystère ...
Un dernier lémuriens nous fait l'honneur de sa visite ...
Le Lémur couronné (Eulemur coronatus) est cantonné au nord de Madagascar.
C'est le moment de quitter notre guide Modeste et notre chauffeur Manda ...
... avec qui nous avons partagé ce magnifique séjour ...
Si intéressé, le guide Modeste Rasolofomanana est contactable au +261 34 34 581 55 par Whatsapp car les communications téléphoniques sont chères dans ce pays.
Dernier jour consacré à la visite de Diego Suarez ...
Plus de chauffeur, alors nous prenons le taxi local ... bien aéré ...
Antsiranana est la deuxième ville du pays avec près de 200.000 habitants. Cette ville ne s'est vraiment développée qu'à l'arrivée des Français le 17 décembre 1885.
La ville est occupée par les troupes anglaises en 1942 ceux-ci craignant que les Français sous la coupe de Vichy n'aident les Japonais.
La ville est rétrocédée en 1946 et les Français reprennent le contrôle jusqu'à l'indépendance de Madagascar le 25 juin 1960.
C'est l'après-midi, il fait chaud ... il n'y a pas grand monde dans les rues. ☝
Depuis le départ des Français, la ville n'a l'air d'avoir beaucoup évolué ... 👇
Il y a bien quelque chose à voir dans celle ville ... pas de chance l'office du tourisme est fermé ...
Il y a bien l'Hôtel de la Marine, mais il n'est plus en très bon état ... Hôtel de luxe construit à la fin du 19è siècle, il a été racheté par la Marine française puis par la Marine malgache en 1975. Malheureusement, il a été fort endommagé en 1985 par le cyclone Kamisy ...
Les bâtiments de la Préfecture sont en bon état ...
... le port Jasmin ne déborde pas d'activité ...
... une sortie de secours ... cela fait longtemps que les bus ne circulent plus ...
Plutôt rassurant, il y a un hôpital universitaire ...
... et une faculté de médecine ... vide ...
... mais l'important, c'est d'avoir la foi ...
... telles ces évangélistes sortant de leur office ...
... il est vrai que les conditions de vie nécessitent de se rattacher à quelque chose ... sinon ...
Fin du voyage ... nous reprenons l'avion pour Tana et pour notre prochain voyage à l'île Maurice ...
A suivre ... 😉