samedi 7 décembre 2019

IRAN - Kashan (05/10/19 - 06/10/19)

Nous quittons Téhéran à bord d'un petit bus privé conduit par Majid ...




via l'autoroute et ses péages ...




Pause pipi dans la station-service ...













19 h , nous arrivons à notre hôtel ...



L'hôtel Mahinestan est une vieille demeure familiale de 200 ans style ryad ...

Chaque chambre dispose d'un endroit pour la prière ... la direction de La Mecque y est indiquée ...
Un Coran et un tapis sont à disposition ...








22 h, nous voilà attirés par un bruit de chants et tambours ...
Le temps d'arriver sur place, un cortège dont certains participants se flagellaient la poitrine arrive à la mosquée.
Nous apprenons qu'il s'agit d'une cérémonie en l'honneur de la mort d'Hussein, surnommé Sayyd ach-Chuhâdâ, prince des martyrs, né le  et mort le  lors de la bataille de Karbala qui est le petit-fils du prophète de l'islam Mahomet, fils d'Ali et de Fatima et le troisième des douze imams du chiisme duodécimain.










Le lendemain matin nous partons à la visite de la mosquée Aqa bozorg avec le guide Ali ...

L'Iran impose la présence de guides locaux sur certains sites ...




Drapeaux noirs en raison du Mouharram ...





Toit du porche en nids d'abeille ...


























Les femmes sont invitées à se couvrir complètement ...




 La mosquée date de la fin du 18° siècle et le plan traditionnel des mosquées iraniennes a été modifié pour n'avoir que deux eivâns (porches) l'un vers l'entrée au nord et l'autre au sud vers le mehrab (niche architecturale qui indique la qibla, c'est-à-dire la direction de la kaaba à La Mecque vers où se tournent les musulmans pendant la prière.)


L'eivân sud est surmonté de deux minarets et d'une coupole en briques.

La décoration est simple, faite de céramiques bleues et jaunes.


La cour intérieure et le jardin sont entourés d'arcades sur deux étages où sont aménagées des cellules pour les étudiants de la madresseh (école islamique).













Nous sommes souvent abordés par de jeunes iraniens qui s'exercent à la langue anglaise ... where do you come from ?

















Pas d'embargo pour Coca-Cola ou Pepsi-Cola ...








Magasin d'oeufs d'autruche décorés ...











Benoît et Ali nous emmènent ensuite visiter le Hammam Sultan Mir Ahmad construit à l'époque des Safavides au 16° siècle. Il a été en grande partie détruit pendant le tremblement de terre qui frappa la région en 1778. Il a été largement reconstruit sous la dynastie qadjare.



 ↑ la 1° salle sert de vestiaire avec de petites alcôves où placer ses vêtements.

Un feu réchauffait l'eau du bassin qui circulait dans des canalisations chauffant le sol.

Les murs sont décorés de pierres jusqu'à mi-hauteur et au-dessus par un plâtre amélioré plus facile à sculpter.








Le hammam est éclairé par des ouvertures au plafond formées par de petites coupoles serties de ronds en verre préservant ainsi la chaleur.














Pause midi au restaurant Abbasi ...

l'occasion de déguster des plats locaux comme le abgoosht ou dizi
à gauche sur la photo ...










Notre chauffeur Majid sapé comme un commandant de bord est un adepte du Coca-Cola ...  😉










Après-midi en route pour Nushabad, citerne et ville souterraine, à 15 km au nord de Kashan.



Nous visitons donc Oeei, la plus grande ville souterraine du monde ...


Cette ville souterraine date elle aussi de l’époque sassanide, il y a environ 1400 ans (début de l’islam). Elle a été construite à la main et devait servir à la protection des habitants de la ville de Noush Abâd des agressions étrangères. Elle a été utilisée à l’époque des dynasties seldjoukide, safavide et qâdjâre avant de disparaître sous les inondations.




Cette ville souterraine composée de 3 étages a été découverte par hasard il y a seulement 12 ans ...








Elle dispose d'une citerne pouvant contenir plus d'un million de litres d'eau.






Les accès étaient secrets et l'éclairage se faisait au moyen de flambeaux faits d'huile, graisse animal, eau, sel produisant moins de fumée.

Des pièges étaient aménagés pour surprendre  d'éventuels attaquants ...











Nous partons ensuite en 4x4 vers le désert de Manranjab et son lac salé ...





Nous y rencontrons des dromadaires en liberté ...


ainsi que d'autres petites bèbètes ...






et surprise de rencontrer ce Traquet du désert (Oenanthe deserti) dans ce coin perdu ...














Nous poursuivons notre route vers le lac salé ...


pour y admirer le coucher du soleil ...

 Le lac d'une superficie de 2.500 km² se gonfle d'eau en hiver avec une profondeur d'un mètre et s'assèche en été.



Le sel qui y apparaît est exploité ...




et voici une belle journée qui s'achève ...

Le lendemain avant de quitter la région de Kashan, nous visitons encore le jardin Fin situé à à quelques kilomètres au sud-ouest de la ville.





Le jardin était une des résidences favorites des souverains perses, tels que le safavide Shah Abbas I° (1588-1629).

C'est l'un des jardins les plus beaux d'Iran.






Le jardin de Fin se trouve près de l'importante source de Soleymanieh : cette proximité, dans une région aride, a favorisé l'implantation humaine depuis les temps préhistoriques.

Y sont plantés des cyprès multicentenaires comme celui-ci vieux de 460 ans ... 




Ce jardin est parcouru par plusieurs bassins et petits canaux irrigués pour la plupart à partir de la source de Soleymaniyeh avec l'aide d'un système de qanats.

Un qanat est un ouvrage minier destiné à la captation d'eau souterraine et constitué d'un ensemble de puits verticaux (pour l'accès et l'aération) reliés à une galerie de drainage légèrement en pente qui achemine l'eau vers des citernes à divers usages.


Les bains royaux ont été construits à l'époque safavide, sous le règne de Shah Abbas I°.


Ces bains ne servaient pas uniquement à la toilette, mais aussi à des consultations médicales ou à des entrevues avec le roi ...





Lieu propice à la méditation au bord de l'eau qui s'écoule animée par quelques poissons ou encore par quelques oiseaux ...



et pourquoi pas en dégustant un bon thé avec une douceur ...








Revoilà le moineau espagnol (Passer hispaniolensis)





Un bulbul à oreillons blanc (Pycnonotus leucotis)













Une perruche à collier (Psittacula krameri)





Après cette visite bien relaxante, nous reprenons la route pour Naïn ...




mardi 3 décembre 2019

IRAN - Téhéran (01/10/19 - 04/10/19)



Doroud ! (bonjour en persan)

Voilà, après un break de presque 3 ans, je reprends mon bâton de pèlerin.



Le bouche à oreille nous a fait connaître la petite agence de voyage belgo-iranienne Safar Khoosh.

C'est donc avec eux que mon épouse et moi partons visiter l'ancienne Perse accompagnés d'une dizaine de personnes et ce malgré l'énorme tension politique du moment imposée par ce cher Président Trump ...

Nous n'aurons d'ailleurs nos visas que 2 semaines avant le départ !

Après une escale à Istanbul, nous atterrissons à Téhéran à 00.40 h locale. Déjà une singularité, le décalage horaire en Iran est de UTC+3h30 ! Vu que l'Iran est déjà en heures d'hiver, il est 23.10 h en Belgique !

Obligés de changer nos euros en  rials iraniens car les cartes de crédit ne sont pas acceptées là-bas ...
Et nous voilà avec quelques millions de rials en poche, un euro égalant 123.000 rials !  Pour la facilité, les Iraniens comptent en tomans soit 10 rials ...





L'aéroport n'étant pas tout près, nous arrivons vers 03.00 h à notre hôtel Pamchal au centre de Téhéran.






Et à 10.00 h, nous partons déjà à la découverte de Téhéran et de son métro ...







Voile obligatoire pour les femmes ...



























Très beau métro, mais ayant la particularité que les hommes et les femmes sont séparés ... un de nos compagnons de voyage s'est trompé de côté ...














Nous commençons par la visite du Musée National. Il est vrai que l'Iran (la Perse) a une longue histoire un peu compliquée ...

A partir de 6.000 av JC, des civilisations vont occuper la région, mais c'est vers 2.500 av JC que les Elamites vont s'imposer dans la région.
Après diverses incursions par les Aryens, les Babyloniens, les Mèdes, vont leur succéder les Achéménides et Cyrius II fondateur de la Perse jusqu'en 141 av JC où ce sont les Parthes qui contrôleront le territoire laissé après le passage d'Alexandre le Grand en 331 av JC.
Après 3 siècles, les Parthes seront défaits par les Sassanides en 224. En 363, l'empereur romain Julien envahit la Perse et en 637, la conquête arabe commence. L'islam chiite s'impose.
En 1055, c'est au tour des Seldjoukides, nomades turcs sunnites, d'envahir le coin suivi en 1121 par les Mongols de Gengis Khan jusqu'en 1501 où le Chah Ismaïl Safavi, de la tribu turkmène des Qizilbash conquiert l’Iran, impose le chiisme duodécimain (qui croient dans l'existence des douze imams) comme religion d’Etat et fonde l’Empire safavide considéré comme la troisième grande dynastie perse après celles des Achéménides et des Sassanides.
Après les Ottomans de Soliman le Magnifique en 1524 et les Afghans en 1722, c'est Agha Mohammad Khan, issue de la tribu turkmène des Qadjar qui se fait proclamer chah à Téhéran, promue nouvelle capitale du royaume et crée ainsi la dynastie des Qadjar.
En 1921, Le colonel Reza Khan s’empare du pouvoir à Téhéran après un coup d’Etat militaire. Il occupe le poste de premier ministre jusqu’en 1925 puis soutenu par les Britanniques se fait proclamer
chah de Perse. Il est couronné le 25 avril 1926 sous le nom de Reza Chah Pahlavi.
Le 21 mars 1935, le pays se nomme officiellement Iran.
Il régnera jusqu'en 1979 où il prendra la fuite lors de la révolution islamique et le retour de l’ayatollah Khomeiny. La République Islamique d'Iran est née.

Ce petit résumé est utile pour comprendre la suite de notre voyage.

Le Musée National regroupe les vestiges de toutes ces civilisations :




Tablette d'écriture élamite (3100 av JC)



Vaisselle et figurine de l'âge du bronze (2600 av JC)










Roue de chariot en bronze (2800 av JC)






Divers objets en bronze, verre et céramique du 1° millénaire av JC





Plaque en or (850 av JC)




Escalier de l'Apadana à Persépolis capitale de l'empire Achéménides construit à partir de 521 av JC.










Urne en lapis lazuli et deux chevaux en bronze découverts à Persépolis durant la période Achéménides (559 av JC)




Restes humains datant de 1700 ans découverts en 1993 dans une mine de sel. Il s'agit d'un homme de 37 ans mesurant 1,75 m ayant subi de graves blessures à la face et portant en anneau en or à l'oreille gauche laissant supposé qu'il s'agissait d'un personnage important.



Poterie et vase en argent de la période sassanide (224 av JC)











L'après-midi, notre guide Benoit Dumont nous emmène visiter le musée Abguineh contenant une superbe collection de verres et de céramiques datant de 4000 av JC à aujourd'hui.




                                                  Rhyton en céramique (1000 av JC)                      →






                                                                     





Divers objets en verre du 3° siècle de notre ère.













Ce musée était la résidence dans les années 20 d'un ministre des deux derniers Chahs avant de devenir l'ambassade d'Egypte en 1950.
Farah Diba suggérera dans faire ce musée qui sera finalisé par la République Islamique.








 L'exposition se poursuit à  l'étage ...






Sur certaines pièces comme en bas à droite sur cette photo on ne peut que constater l'influence mongole des dessins ...










Retour dans les rues trépidantes de Téhéran ...
Gros point noir : la pollution automobile ... ça pique parfois au nez et aux yeux ...











Le taxi reste malgré tout le moyen de transport le plus pratique pour circuler en ville.


































Intrigué par la présence de nombreuses décorations en tissus noirs et de drapeaux noirs également (rappelant celui de Daesh ...) notre guide nous explique qu'il s'agit de la célébration du mois Mouharram du calendrier musulman et de la mort du 4° imam Husseyn.







Nous terminons la journée à la Maison des Artistes et son parc très fréquenté ... il m'a même semblé reconnaître l'odeur du haschisch ...





Œuvres aussi bien à l'extérieur qu'à l'intérieur








et c'est là que j'ai aperçu pour la 1° fois un chat persan 😏

















Le lendemain, on reprend le métro pour se rendre au Complexe royal de Sa'ad Abad.










Ce complexe s'étend sur 30 ha et regroupe de nombreux palais et villas transformés actuellement en musées.









Vu la grandeur du complexe, une navette transporte les touristes ...








Ce sont les derniers membres de la dynastie Qadjar qui font construire les premiers bâtiments de cet ensemble, dans une partie alors excentrée de la capitale, au climat plus aéré au pied de la montagne Gudja.




←  Ici le Palais Vert représentatif de l'architecture qadjar au 19° siècle.




Le dernier Chah a emménagé dans ce complexe dès les années 20 et a modernisé certains bâtiments.




Nous y rencontrons beaucoup de touristes iraniens pour qui notre rencontre les fascinent et tiennent à se faire photographier avec nous.



Découverte ensuite du Palais Blanc réservé aux visites VIP.



Le luxe n'y manque pas ...

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Halte de midi dans un restaurant brocante Roohi ...


mais sans alcool prohibé en Iran ...








mais plus très sur que ça fonctionne ...










Qu'est-ce qu'on joue au cinéma ce soir ?












Retour dans la circulation ...







← L'évocation des martyrs de la Révolution de 1979 est omniprésente ...







La présence de boîte aux lettres à chaque coin de rue nous pose question ... il s'agit de boîte servant aux donations devant aider les plus pauvres ...












Le narguilé ou chicha est toujours prisé ...






Nous rejoignons le Petit bazar de Tajrish


Ses épices ...








Ses légumes ...


Et étonnement un verset du Coran en anglais ... ↓




Un de nos compagnons de voyage a réussi à se perdre dans le bazar ...

Nous l'attendons à l'entrée du métro ce qui nous permet d'observer les allées et venues ...
Sous la surveillance d'un gardien de la Révolution qui ne dérange absolument pas cette jeune iranienne ayant décidé de tomber le voile.










Au soir nous nous rendons au Parc Taleghani et Pont Tabiat. Ce dernier est éclairé et donne un point de vue sur la ville.





Le parc dispose d'une galerie de restaurants et de cafés où se regroupent les jeunes pour jouer aux jeux de société.




Et notre journée s'achève par un bon repas local au restaurant Gila Bar.


















Dernière journée à Téhéran pour visiter le Palais du Golestan ou palais du jardin des fleurs qui est l'ancien palais royal qadjar situé dans la citadelle royale de Arg-e Soltanati.



 Le palais du Golestan est un exemple éloquent des arts et de l’architecture d’une période importante en Perse, à travers tout le 19° siècle, où la société connut des processus de modernisation. 











L'élaboration de certaines décorations prirent des années ...









Aucun clou, aucune colle ne fut utilisé pour ces décors ...









La Salle du trône de marbre est un iwan tapissé de miroirs, de vitraux et de peintures, abritant le Takht-e Marmar
Le trône, constitué par une plateforme soutenue par des anges, des démons et des colonnes torsadées, a été sculpté en 1806 sous Fath Ali Chah Qadjar
Le premier souverain PahlaviReza Khan s'y fit couronner en 1925.





La grande toile au centre peut être retirée permettant ainsi aux convives d'admirer un spectacle depuis le parc.

Parc très bien entretenu et aux petits soins pour les arbres comme celui-ci ...






Le Khalvat-e Karimkhani    →





À l'extrémité droite du bâtiment se trouvent les restes des appartements privés de Karim Khan Zand, le régent de Chiraz, construits vers 1760 et en grande partie détruits ou restaurés au 19° siècle par Nassereddine Chah.






Le Talar-e Salam ou la salle de réception



Représentation de rois qadjars dont  Fath ’Ali Shâh et sa longue barbe à droite.




Nous sommes encore une fois sollicités par une famille iranienne
pour la photo.
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Le Chams-ol-Emareh ou palais du soleil datant de 1813.

la Salle des miroirs est inspirée de la Galerie des glaces de Versailles. Le dernier chah d'Iran s'y fit couronner en 1967.                        →









Nous quittons ensuite Téhéran et ses sympathiques habitants pour Kashan à 250 km au sud de la capitale.