samedi 4 janvier 2020

IRAN - Persepolis - Naqsh-é Rostam (11/10/19 - 12/10/19)

Nous arrivons à Persépolis juste après le coucher du soleil … et le lever de lune ...
































... et prenons possession de notre chambre dans l'hôtel Apadana face au site ...









Persépolis était une capitale de l’empire perse achéménide (559-330 av JC). Le site se trouve dans la plaine de Marvdasht, au pied de la montagne Kuh-e Rahmat, à environ 75 km au nord-est de la ville de Shiraz.

Son édification commence en 521 av. J.-C. sur ordre de Darius I°. Elle fait partie d’un vaste programme de constructions monumentales visant à souligner l’unité et la diversité de l’empire perse achéménide, à asseoir la légitimité du pouvoir royal et à montrer la grandeur de son règne.

Les Perses ne possèdent pas à l’origine un bagage architectural propre : en effet, il s’agit initialement d’un peuple semi-nomade de pasteurs et cavaliers. Or, dès sa fondation par Cyrus le Grand, l'empire perse se dote de constructions monumentales. D'abord inspirées par les peuples conquis (corniche  de style pharaonique égyptien, Lamassus de style assyrien, griffon archaïque grec) , les architectes achéménides intègrent ces influences et proposent rapidement un art original.





Il a donc fallu plusieurs siècles pour bâtir cette cité qui sera, selon des récits grecs anciens, détruite en une nuit par Alexandre le Grand lors d'une orgie ayant provoqué l'incendie des palais ...

Persépolis ne sera plus jamais occupé après cela ... Quelques voyageurs en feront état dans la narration de leur voyage au 16° siècle, mais ce n'est qu'au 19° siècle que des archéologues vont s'intéresser au site et le remettre en valeur ...






On pénètre sur le site par un escalier monumental (111 marches) à deux rampes qui donne accès à la Porte des Nations ...






Les entrées sont flanquées de taureaux ailés à tête humaine de style assyrien sensés faire peur ...














Déjà des passants laissèrent la trace de leur passage à côté d'une inscription cunéiforme gravée au-dessus des taureaux de la façade ouest dans les trois langues majeures de l’empire (vieux-persan, babylonien et élémanite) :
« Ahuramazda est le grand dieu, qui a créé cette terre ici, qui a créé ce ciel là-bas, qui a créé l’homme, qui a créé le bonheur pour l’homme, qui a fait Xerxès roi, unique roi de nombreux, unique souverain de nombreux.
Je suis Xerxès, le grand roi, le roi des rois, le roi des peuples aux nombreuses origines, le roi de cette terre grande au loin, le fils du roi Darius l’Achéménide.
Le roi Xerxès déclare : « Grâce à Ahuramazda, j’ai fait ce Portique de tous les peuples ; il y a encore beaucoup de bon qui a été fait dans cette Perse, que moi j'ai fait et que mon père a fait. Tout ce qui a été fait en outre, qui paraît bon, tout cela nous l'avons fait grâce à Ahuramazda. 
Qu’Ahuramazda me protège, ainsi que mon royaume, et ce que j'ai fait, et ce que mon père a fait, qu'Ahuramazda protège cela aussi.»
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Derrière ces portes s'ouvre l'Allée des Armées ou des Processions où un chapiteau de colonne à protomés de griffons adossés a été découvert ...



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A droite au bout de cette allée par une porte inachevée, on accède à la Salle des Cent Colonnes qui servait de salle d'apparat pour recevoir les seigneurs de l'Empire perse lesquels déposaient au pied de l'empereur leurs tributs et cadeaux.

Ceux-ci y étaient alors entreposés.






L'Apadana était la salle d'audience de Darius le Grand. La date du début de son érection serait 515 av. J.-C., selon deux tablettes d’or et d’argent retrouvées dans des coffres de pierre insérés dans les fondations..
L’Apadana est avec le Palais des Cent Colonnes, la plus grande et la plus complexe des constructions monumentales de Persépolis.

Ces colonnes de 20 m  de haut sont de style ionien ...











Placé sur un haut niveau, il est accessible par deux escaliers monumentaux en double rampes symétriques et parallèles sur lesquelles sont sculptés des bas-reliefs ...

Ceux-ci sont exceptionnellement bien conservés et représentent très bien la vie de l'époque ...

Cérémonie du Nouvel-An avec le lion qui dévore un taureau ...






























Toute une partie de ces rampes représente la procession des peuples vassaux avec leurs tributs et cadeaux à l'empereur ... les détails sont magnifiques ...




Un détail dans la sculpture des personnages ici inachevé permet de comprendre que ceux-ci étaient sculptés à la chaîne, un sculpteur faisant le corps, d'autres s'occupant des détails ...





Les gardes perses (en robe et chapeau) et mèdes (au bonnet rond) vous ont à l’œil ...





... pour accéder au Tripylon, salle d'audience de Xérxes I° ...






























Le palais de Darius a un plan carré de 60,5 m de côté. Il comporte 72 colonnes dont 13 sont encore debout.
Les bas-reliefs représentent le roi combattant le lion, un taureau et une chimère ...







Il y a moyen de faire la visite avec une visionneuse 3D qui permet de voir le site intact avec ces toits et sur murs colorés ...











Situées à l'arrière du site, à flanc de montagne, deux tombes sont creusées dans la roche. 
Ces tombes sont attribuées à Artaxerxès II et Artaxerxès III

Chaque sépulcre est entouré de sculptures à colonnades représentant des façades de palais, surplombées de gravures.  








Au-dessus du sépulcre d’Artaxerxès III, le roi est représenté sur un piédestal à trois niveaux, faisant face à Ahura Mazda et à un feu sacré également surélevé. Un mur présente une inscription trilingue qui rappelle que Darius le Grand a donné une descendance, qu’il a construit Persépolis et liste ses biens.






Nous n'étions pas les seuls visiteurs ...

Un saurien du genre Agama sp     →




Et une Mangouste à queue blanche (Ichneumia albicauda)











 






Pause déjeuner dans un restaurant grotte ... en plastique ...



... avant de se rendre sur le site historique de Naqsh-e Rostam où se trouvent 4 tombes royales achéménides ...











C'est Darius I° (550-486 av JC) qui fit construire le premier tombeau de cette nécropole qui était déjà fort probablement un lieu sacré élémanite (4.000-1.000 av JC) .





Les tombeaux ont une façade en forme de croix qui est percée d'une porte pour accéder à la chambre funéraire ... La partie inférieure sans motif est destinée à la séparation des mondes vivant et mort. La partie centrale représente un palais royal et la partie supérieure comporte un bas-relief représentant le roi sur un socle soutenu par des membres des nations vaincues. Le roi fait face à un autel de feu surmonté de Ahura Mazda (symbole zoroastrien) et d'un disque solaire.



Tombeau de Darius I°                   →




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Chaque tombeau comporte un bas-relief ajouté à l'époque sassanide (220-651 ap JC). Ici des combats équestres par le roi Bahram II.



← Reconstitution colorée à l'époque ...
   



                            

←      Tombeau de Xerxes I°




Le bas-relief représente le roi Hormizd II désarçonnant un ennemi.








Là est sculpté la victoire de Shâpur I° sur les empereurs romains Philippe l'Arabe et Valérien ...

←  Tombeau de Artaxerxès I°






←  Bahram II au combat ...














Ce bas-relief représente le roi Bahram II entouré de sa famille et de ses dignitaires ...




L'intérêt de ce bas-relief est qu'il recouvre un autre bas-relief élémanite  beaucoup plus ancien (900-700 av JC) ...                                           
                              photo de droite →









Le dernier bas-relief est la représentation du couronnement de Ardéshir I° à cheval de même que Ahura Mazda ...








←   Détail






Face aux tombeaux se trouve encore une tour nommée Kaabah-e Zardust qui aurait été une tour de feu achéménide.

Sur sa base ont été mis à jour de nombreux textes relatant les faits de guerre de Shäpur I° contre les Romains.

















Le Crave à bec rouge (Pyrrhocorax pyrrhocorax) veille jalousement sur sa falaise ...








Voici qui clôture encore une belle page d'histoire ...








Et maintenant en route pour Ispahan, dernière étape de notre voyage ...