mercredi 15 janvier 2020

IRAN - Ispahan (13/10/19 - 15/10/19)








Pour notre dernière étape à Ispahan, nous logeons au Traditional Hotel qui porte bien son nom ...


... l'occasion d'une connexion wifi ...











Depuis Shiraz, nous remontons vers le nord. Ispahan est située à 340 kilomètres au sud de Téhéran. 




























Cette ville escarpée se situe au sud-ouest du centre du pays, à 1530 m d’altitude. Elle compte plus de 130 palais, mosquées, bains... Malgré l’essor de l’architecture moderne, l’Ispahan seldjoukide (11°- 12° siècles) et safavide (15°- 18° siècles) a conservé les aspects principaux de sa physionomie originelle. Elle est la 3° ville la plus peuplée d'Iran avec plus de deux millions d'habitants avec nettement moins de pression automobile et de pollution ...


































Cette ville abrite plus de 2500 ans de civilisation. 





















Elle fut peuplée dès l’époque achéménide (550 à 331 av JC). Gouvernée par les Bouyides à partir de 935, devenue centre de commerce et de culture, Ispahan devint naturellement la capitale de l’Empire seldjoukide dès 1051 et connut alors sa première période de splendeur architecturale. 

































Malheureusement, elle fut ruinée durant la période mongole (12° siècle), incendiée par Tamerlan en 1386. En 1589, le roi Abbâs Ier le Grand choisit Ispahan comme capitale, mais elle sera encore mise à sac par les Afghans Ghalzai en 1722, négligée sous les Zends (1750-1794) et sous les Qâdjârs (1794-1925), elle connut un certain déclin. En 1930, elle fait l'objet d'un vaste plan de restauration avec la coopération d’archéologues et d’architectes français et italiens. 




























De par son histoire féconde, elle abonde en richesses culturelles et artistiques de toutes sortes.
Ce n’est pas par hasard si on la surnomme la « Moitié du Monde ».





... les tapis persans ...



... étamage du cuivre ...






... poterie et peinture (sur feuille 😉) ...
















Nous commençons la visite d'Ispahan par la Grande Mosquée ou Mosquée du Vendredi avec le guide Marzieh  ...


























La grande mosquée est l'une des architectures les plus complexes des arts de l'Islam. Des fouilles archéologiques ont démontré que, dès la période Bouyide, il existait une mosquée de plan hypostyle à l'emplacement actuel de l'édifice, elle-même bâtie sur une mosquée de type arabe mal orientée du 8° siècle construite sur le site d'un temple du feu sassanide. Puis vers 841, les Abbassides en corrigèrent la direction et durent en conséquence la reconstruire en partie.















Les anciens piliers en brique ont été plâtrés à l'époque qadjare             →














Actuellement, la mosquée suit le plan iranien à quatre iwans, avec une salle de prière sous coupole qui devait, à l'origine, être détachée de l'ensemble architectural. 
























Bordée d'arcades sur deux niveaux, elle est entourée d'une multitude de petites salles à petites coupoles.












Près de dix siècles d'architecture se côtoient dans cet édifice qui reprend l'évolution des styles de l'Iran 
islamique depuis les dynasties 
Seldjoukides jusqu'aux Qadjars. Chacune d'elles a apporté sa pierre au monument.












La salle du dôme Taj-al Molk

















Le Mehrab du sultan mongol Uldjaitu Khodâbendeh daté de 1310 et le Minbar en marqueterie.





























                                                                                      ↑
Une grande salle basse était prévue pour les prières en hiver. La lumière n'y entrait que par des soupiraux en albâtre translucide ...







L'Islam ... une grande religion ...




... qui  ne laisse pas indifférent ...









Petit passage par le bazar ...












... et visite d'un ancien moulin à huile ...






























... avant la pause déjeuner au restaurant Bastani ...


Les petits Belges sont appréciés ...











Et nous enchaînons par la Mosquée Sheikh Lotfolla ...

Elle a été bâtie de 1598 à 1619 sous le règne des Safavides









Le portail possède des muqarnas (nids d'abeille) très raffinées ↑






Un couloir en chicane conduit à la salle de prières ...























Le plan de la mosquée n'est pas courant car il consiste en une salle de prière entièrement sous un dôme de 42 m de haut
L'absence de cour est remarquable car exceptionnelle.










La décoration intérieure de la coupole est remarquable par l'utilisation de la lumière venant de l'extérieur, dont le reflet sur la coupole trace la queue d'un paon, emblème royal persan, mais dont la figuration (comme tout être vivant) était interdite dans une mosquée.

















Le Mehrab date de 1618 ...

Les murs sont réalisés avec des lambris d'onyx jaune et de la céramique en glaçure faite avec 7 couleurs ...






Cette mosquée dispose également d'une de salle de prière d'hiver ...

















Son autre caractéristique est l'absence de minaret, inutile puisque seule la famille royale avait accès à cette mosquée.
















Un peu de repos avant d'aller admirer un miniaturiste ...


















 L'artiste nous fait une démonstration ...

Il peint avec un pinceau en poils de chat sur un os de chameau, l'ivoire étant devenu interdit ...

Le résultat final est époustouflant ...






Tout comme ses œuvres malheureusement un peu hors prix ...                                          ↓

























Journée finie, on peut reprendre des forces ...














En ce lundi 14 octobre, nos guides Marzieh et Benoit nous emmènent visiter le Palais Chehel Sotoun
voulant dire quarante colonnes en persan en référence à ses 20 colonnes qui se reflètent dans le bassin faisant face au bâtiment. En Iran, le nombre 40 signifie abondance ...



























C'est un monument majeur du règne de Chah Abbas II utilisé pour les cérémonies de couronnement et pour la réception des ambassadeurs étrangers.

Selon un poème inscrit sur l'édifice et un autre de Muhammad Ali Sahib Tabrizi, il aurait été édifié en 1647-1648.



On entre dans le palais par un iwan décoré de muqarnas ...



... et le plafond de miroirs ...










Les peintures murales de la salle de banquet sont divisées en trois zones. La plus basse va jusqu'à la hauteur de l'œil depuis le sol. La zone principale est juste au-dessus et la troisième surmonte le tout. Les peintures les plus surprenantes sont peintes dans les niches de la zone supérieure.










Réception du Chah 'Abbas II en l'honneur du Chef du Turkistan Nadr Mohammad Khan en 1658.





Réception du Chah Abbas I° en l'honneur du Chef du Turkistan Vali Mohammad Khan qui avait cherché refuge auprès de la Cour safavide en 1621.



Bataille de Chaldoran contre le Sultan Salim, Chef Ottoman, car le Chah Esmael avait interdit l'usage d'armes à feu.
.






Réception du Chah Tahmasb I° en l'honneur de Homayun, Roi de l'Inde, à Qeydarnabi région de Zanjan en 1551.






Bataille de Karnal près de New Delhi entre Nader Shah Afshar et Mohammad Shah Gurkani, roi de l'Inde.





... pas très passionnant tout çà  😥 ...











Un dernier coup d’œil à l'arrière du palais avant de partir ...










Et en route tout de suite pour le Palais Hasht Behesht  ...


























Ce palais iranien de l'époque de la dynastie safavide a été construit en 1669 pour le chah 
Soleiman  à l'emplacement d'un jardin connu comme « le jardin du rossignol ».

Son nom signifie les huit jardins du paradis en raison de son architecture.

Il aurai servi de palais d'agréments aux femmes du Chah ...











En effet, le bâtiment principal et ses grandes salles d'angle sont construits selon un plan octogonal, plan en faveur chez les Timourides (descendants du guerrier turco-mongol Tamerlan au 14° siècle) que l'on retrouve au Tadj-Mahal en Inde.







De petites ouvertures permettent un jeu de lumière comme des étoiles scintillant sur le plafond ...









Un système de canalisation amenait l'eau au 1° étage la laissant ensuite couler en cascade jusque dans un petit bassin ...






                                                                                        →












Petite sustentation au restaurant de l'hôtel Sheikh Bahai ...









Après quoi nous empruntons le Pont aux 33 arches ou Si-o-sè pol ...




Avec ses 295 m de long et 14 m de large, ce pont enjambe la rivière Zâyandeh-rud depuis 1600, une des seules rivières permanentes d'Iran.


Bien sûr, l'eau attire baigneurs de tous poils et de toutes plumes ...





Le pont à deux niveaux est une idée de balade pour tous, mais pas que ...
Les bords de la rivière permettent l'accès aux pédalos ou simplement de s'y reposer toutes générations confondues, mais pas question d'y camper ....                                                                                        ↓

























Du pont nous nous dirigeons vers Djolfâ, le quartier arménien et chrétien d'Ispahan ... Excellents commerçants, le Chah Abbas I° les fit déporter d’Azerbaïdjan et le quartier situé sur le passage obligé des caravanes venant du sud devint vite florissant. Vers 1603, d'autres Arméniens vivant au centre de l'Iran les ont rejoints pour échapper aux Turcs.



























 Nous visitons la cathédrale Vank voulant dire en arménien monastère, mais elle dédiée au St Sauveur.
Elle a été construite entre 1655 et 1664 sans doute sous l'instigation de l'archevêque Khachatour Kesaratsi dont la statue trône à l'extérieur.
Celle-ci a la particularité de ressembler à une mosquée avec son dôme unique.




Un clocher a été ajouté à côté, mais les cloches sont restées en bas ...





Des tombes orthodoxes et protestantes sont encore visibles près du clocher.



A l'inverse des mosquées, l'intérieur de la cathédrale est sombre.

Le dôme est magnifiquement décoré en style persan et les murs sont recouverts de fresques ...










... comme celle représentant le jugement dernier ...




... ou encore le martyre de St Grégoire l'illuminateur, fondateur de l'église arménienne ...




Les bourreaux ne manquaient pas d'imagination ... 😨













A côté de la cathédrale se trouve un musée de la vie arménienne ...



... avec la première imprimante portable ...

On attribue à l'archevêque Khachatour Kesaratsi la fondation de la première presse à imprimer en Iran et au Moyen-Orient, le premier livre imprimé, un Saghmosaran (psautier en arménien) en 1633.


Et pour terminer la journée, sous un bel orage, nous nous rendons au musée de la musique pour assister à un mini concert d'instruments locaux ... (écouter https://www.youtube.com/watch?v=TKLKT_CYCDE) ...

















 le Ney (flûte)                                                        et            le   Setâr (luth à 3 cordes)















 le Barbat (luth)                                                    et              le Tombak (tambour)



















 le Qânun (cithare sur table)                                                         et          le Kamânche (vièle)











 et bien d'autres ...








Retour à l'hôtel pour une nuit plein de musique persane dans la tête ...


Le lendemain matin, dernier jour de notre voyage, nous retournons sur la place Naqsh-é Jahan ...




















En 1598, le Chah Abbas I° déplace sa capitale de Qazvin à Ispahanoasis destinée à devenir son lieu de résidence et un important centre de commerce, de culture et de religion.

La place forme un rectangle oblong de 560 mètres de long par 160 mètres de large, soit une surface de près de 9 hectares. Alignée sur la direction Nord-Sud, elle est entourée par des monuments historiques importants de l'époque safavide : la mosquée du Chah au Sud, le palais Ali Qapou à l'Ouest, la mosquée du Cheikh Lotfallah à l'Est et une des portes du grand bazar d'Ispahan sur le côté Nord.

L'ingéniosité de la place Naghch-e Djahan était pour le Chah de réunir les trois composants principaux du pouvoir dans sa cour : le clergé, le pouvoir des commerçants par le bazar impérial, et le pouvoir du Chah lui-même.

Cette place est évidemment un centre attractif non seulement pour les touristes, mais pour les iraniens eux-mêmes ... (voir en introduction d'Ispahan)





Nous nous attachons maintenant au palais Ali Qapou construit sous Abbas I° en 1593.
Celui-ci a cependant été construit en plusieurs étapes jusqu'au milieu du 17° siècle ...











Le palais est comme un cube de 48 m de haut et composé de 6 étages.

On se perd dans une collection d’œuvres d’art décoratives.



Au sixième étage, on découvrira le superbe salon de musique : son plafond s’agrémente de moulures en plâtre, en formes de vases, qui provoquent une impression saisissante, tout en améliorant l’acoustique de la pièce.



Au troisième étage, on se retrouve sur une large terrasse de 18 colonnes en bois, offrant une perspective magnifique de la place et de la ville. Nous sommes tout éblouis par cet iwan merveilleux où figurait un plan d'eau.



Les murs du palais sont richement décorés de peintures murales de Reza-e 'Abbasi, peintre de cour de Chāh Abbās Ier, et de ses élèves; représentant principalement des motifs floraux et animaux (oiseaux) et quelques représentations humaines.






Petit temps libre pour déambuler près de la place Naqsh-é Jahan ...






... et laisser ainsi libre cour à la méditation, faire les boutiques, ses besoins, jouer ou aller à la banque ...
😉





... on peut aussi rencontrer des gens bien agréables ou un peu moins ...
😇








... hamburgers et Coca-Cola toujours disponibles ...  😏


Plus sympathique est cette invitation à se joindre à eux par un groupe familial célébrant le triste anniversaire de leur parent mort durant la guerre Iran-Irak ... alors que nous passions par hasard dans cette rue ...

Thé et petits biscuits nous furent servis ... 😘






 Comme les autres monuments de la place Naqsh-é Jahan, la Mosquée du Chah a été édifiée par Shāh 'Abbās le Grand entre 1611 et 1628, et achevée sous le règne de son successeur Shāh Safi vers 1630.

L'iwan d'entrée est aligné sur l'axe de la place tandis que la mosquée est orientée vers La Mecque la rendant asymétrique ...

Le portail de la mosquée, comme dans toute mosquée iranienne est un pishtak (grand arc en saillie). Il est entouré de deux minarets comme l'iwan principal de la cour.




Après l'entrée, on arrive sur une cour à quatre iwans qui correspond au type le plus courant du monde irano-turc depuis le XIIe siècle,





Une grande salle sous coupole sert de salle de prière. Le dôme culmine à 52 m.

De petites fenêtres induisent des jeux de lumière ...






La décoration intérieure est faite essentiellement de mosaïques de céramique au ton bleu dominant ...


À côté de la grande salle de prière se trouvent plusieurs petites salles sous coupoles dites « salles de prière d'hiver ».




Ainsi se termine ce magnifique voyage et j'espère vous en avoir bien fait profiter si non donner l'envie de l'apprécier par vous-même. Tant décrié, ce pays est culturellement riche et sa population extrêmement chaleureuse.
























Salâm et à la prochaine ... j'espère ...