jeudi 12 avril 2012

Les Galapagos (2-6 avril)

Pour le naturaliste, les îles Galapagos sont certainement l'apothéose des observations possibles, non seulement par l'endémisme des espèces rencontrées, mais surtout par leur paisibilité vis-à-vis de l'Homme ...

La quarantaine d'îles qui forment l'archipel des Galapagos s'étalent à cheval sur l'équateur à environ 1000 km à l'Ouest du continent Sud-américain ...








Les îles Galápagos étaient inhabitées à l'époque où elles furent explorées par les Espagnols en 1535.



Au cours des 17 et 18eme siècles, l'archipel devint un lieu de rendez-vous pour les pirates et les boucaniers. 
Les navires de guerre anglais et américains, ainsi que les baleiniers accostaient souvent aux îles Galápagos au 19eme siècle.


En 1835, Charles Darwin y étudia la diversité des espèces présentes. Il publia à partir de ses observations sa fameuse étude sur l'évolution et la sélection naturelle en 1859. 






L'Équateur a officiellement réclamé l'archipel des îles Galápagos en 1832.



Environ un siècle plus tard, les îles ont été habitées par seulement quelques colons et ont été employées en tant que colonies pénales, qui furent fermées en 1959.






 L'archipel est officiellement devenu un parc national en 1959.






93% du territoire est en zone protégée !





Les îles Galápagos sont des îles d'origine volcanique qui ont émergé à partir d'un plateau basaltique. 



Leur formation est liée à l'existence d'un point chaud situé sous la plaque de Nazca.

Alors que le point chaud est fixe, la plaque se déplace vers l'est, à raison de 3 à 6 centimètres par an, donnant ainsi naissance à des îles dont la formation remonte à 5 à 9 millions d'années pour les plus anciennes et à 1,5 million pour les plus jeunes.


Les îles occidentales sont encore le siège d'une intense activité volcanique et présentent un relief vigoureux. 
Ainsi l'île la plus ancienne, San Cristobal, ne culmine qu'à 730 mètres d'altitude contre 1 476 mètres pour l'île de Fernandina, l'une des plus récentes.
Les îles Galápagos comptent de nombreux volcans, la dernière éruption date de 1870.

Nous effectuons la visite des Galapagos à bord d'un petit catamaran , l'Archipell 1, accompagnés par 12 autres passagers ...






Le 1° contact d'Anne-Marie n'était pas des plus chauds à bord du zodiaque nous amenant au bateau malgré les 29 degrés ambiant ...






Mais après avoir admiré les installations, la détente arriva ...




















Notre équipage sympa nous fit les honneurs et consacra une soirée à nous distraire ...
Nous partons immédiatement pour l'île de Seymour North pour nos 1° découvertes fantastiques :

 Deux espèces de Frégates peuplent les Galapagos :

La Frégate superbe (Fregata magnifiscens)
 juvénile --->

En période nuptiale, le mâle gonfle son jabot rouge attendant patiemment la femelle séduite...

Ci-dessus un couple
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La Frégate superbe se reconnaît aux plumes pourpres de sa nuque



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Parade entre mâles .. qui aura les bonnes grâces de madame ?




La Frégate du Pacifique (Fregata minor) se reconnaît à son plumage verdoyant sur le dos ...


Une femelle
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Le couple bâtit le nid ensemble...






Ils n'auront qu'un seul oeuf par an ...


 Le juvénile de cette espèce a le cou roux ...

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L'oiseau peut avoir 2,45 m d'envergure ...



Nous rencontrons de nombreux Iguanes terrestres (Conolophus subcristatus) qui peuplent 6 îles des Galapagos ... Une autre espèce endémique, Conolophus pallidus ne vit que sur l'île de Santa Fe...
Ce sont les iguanes les + primitifs sur terre ...





Ils dorment dans des terriers pour conserver leur chaleur et se nourrissent de feuilles de cactus Opuntia ...


 Pas de dimorphisme sexuel ...








Il mesure en moyenne 1,2 m et la femelle pond 25 oeufs ...



Autre découverte : le Fou à pieds bleus (Sula nebouxii)
Le mâle a les yeux clair








 tandis que la femelle a les yeux sombres


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Mr et Mme Fou aux pieds bleus




la parade du mâle est unique : il lève alternativement ses pattes en redressant sa queue, puis écartant les ailes ...


Le tout a un mètre de moi !!!











Madame donne son accord ...


et le résultat : un oeuf couvé par le couple ...

Le nid est simplement constitué de petits cailloux agglomérés en cercle ... --->
Après 6 mois, le juvénile quittera ses parents
Cependant, il arrive, comme nous avons pu le constater, qu'il y ait deux oeufs ...

Là commence une guerre fratricide car le poussin le plus fort fera tout pour éjecter son frère hors du nid ... les parents ne les nourrissant que dans l'enceinte du nid, le pauvre poussin écarté dépérira ...


Et voici l'Iguane marin (Amblyrhinchus cristatus), la seule espèce dans leur genre ...


Ils sont herbivores et grégaires



Même pas peur!



Le mâle peut mesurer 1,7 m ...


Nous ne verrons pas que ceux-là bien sûr ...



Le criquet Shistocerca melanocera



L'endémique  Héron des laves (Butorides sundevalli)



Le Pigeon des Galapagos (Zenaida galapogonensis)








Le Goéland des laves (Larus fuliginosus)






Une plante endémique, épineuse et poussant en zig-zag : Le Palo verde (Parkinsonia aculeata).





Le crabe Grapsus grapsus




Madame
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et Monsieur
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Lézard des laves (Microlophus delanonis)


Durant la nuit, nous avons navigué jusqu'à l'île de Genovesa dans le Nord de l'archipel et au matin, nous débarquons dans la baie de Darwin ...








Nous sommes accueillis par un papa Lion de mer endémique des Galapagos (Zalophus californanus wollebachi) paressant avec son petit ...






tandis que plus loin maman allaite un autre petit ...
 Le Bihoreau violacé (Nyctanassa violacea)
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La mouette à queue fourchue (Creagrus furcatus) --->

Son petit  --->







Un des pinsons endémiques des Galapagos : Le Géospize à bec pointu (Geospiza difficilis)



Une petite parenthèse pour expliquer cette fantastique observation de Charles Darwin : Un Pinson apparu sur les îles Galapagos a évolué au fil des temps en fonction de son environnement  et plus précisément de sa nourriture...Leur bec s'est ainsi modifié ... Geospiza scandens au fin bec peut se nourrir de la chair des cactus, Geospiza magnirostris a un gros bec pour casser les graines, Certhidea olivacea a le bec pointu des insectivores ...



Nous poursuivons nos découvertes avec le Fou aux pieds rouges (Sula sula)





Contrairement à son cousin aux pieds bleus, il niche dans les arbres et la parade nuptiale du mâle consiste en des cris rauques lancés cou tendu exposant sa gorge bleue ...








L'unique oeuf est couvé par les 2 parents durant 44  à 46 jours et le poussin ne quittera le nid qu'après 3 mois ...

Précisons encore que c'est le seul moment où l'on peut observer les Fous c-à-d lors de leur reproduction car ils hivernent en mer ...






Le prédateur des Fous ! Le Moqueur des Galapagos (Nesomimus parvulus) friand d'oeufs ...




Entre deux balades "terrestres", nous avons l'occasion de faire du snorkeling et là aussi admirer quelques superbes espèces animales .


Le poisson-ballon (Arothron citrinellus) a la peau toxique et arbore sa couleur jaune en période nuptiale ...



Je verrai encore d'autres poissons, mais ne pouvant les photographier, je vous les montre en piquant les photos sur le Web :
La raie blanche (Rostroraja alba)
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 La raie léopard (Aetobatus narinan)
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L'étoile de mer bleue (Linckia laevigata)
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 Le requin-marteau (Shyrna mokkaran)
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 La murène tigre (Scuticaria tigrina) 
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 et parmi de nombreux poissons multicolores : le poisson cocher (Heniochus acuminatus)   --->


Le requin à pointes blanches (Carcharhinus albimarginatus)
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L'étoile de mer Nidorellia armata      --->



De retour sur l'île de Genovesa, nous assistons à la parade du Héron des laves ... incroyable !

Il repère la femelle ...


N'en croit pas ses yeux ...

et hop, c'est parti pour la danse ...



Génial, non ?

Nous partons ensuite à la recherche du Fou de Grant (Sula granti) ...
Comme son cousin aux pieds bleus, il niche au sol et n'a en principe qu'un poussin ...


C'est le plus grand des Fous


en position de repos ...





Près d'un Glory Morning (Convolvulus grandiflora)








D'autres oiseaux s'offrent encore à nous :

 Le Tourne-pierre à collier (Arenaria interpres)
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 Le Courlis corlieu (Numenius phaeopus)  --->




 Le magnifique Phaéton à bec rouge (Phaethon aethereus) avec sa longue queue effilée ...








Et voici l'Otarie des Galapagos (Arctocephalus galapagoensis)


en pleine sieste  ...

Comme vous pouvez le constater, je peux m'approcher de lui sans crainte de sa part !



 La balade se termine à la nuit tombante pour admirer le hibou des marais (Asio flammeus hudsonicus)





Endémique de l'île, ses moeurs sont plutôt crépusculaires ...
Comme d'autres ...  :-)






A nouveau de nuit, nous nous rendons à l'île de Bartholome au centre de l'archipel ... (voir carte)

Lever matinal à Bartholome car dès le lever du soleil, les Manchots des Galapagos (Spheniscus mendiculus), les seuls manchots ne vivant pas en Antarctique, se lèvent et partent en quête de nourriture ...



















Ensuite retour sur le bateau pour le petit dej ...






En passant pour apercevoir les traces laissées par les tortues marines vertes venues pondre sur la plage durant la nuit ...
 Autre balade sur Bartholome qui nous permettra d'aller sur le point culminant et d'admirer la vue ...







Notre guide Dario, né aux Galapagos, nous explique que ces ossements proviennent d'un lion de mer ...



Dans ce milieu hostile grâce aux pluies de nombreuses plantes s'y développent :      Le Mullugo flavescens

<---  La Tiquilia nesiotica
Dario surprend un serpent : Pseudalsophis dorsalis
Ce serpent étouffe ses proies (un jeune iguane marin par exemple) puis l'avale tout cru.



Il est opistoglyphe ç-à-d qu'il possède des dents à venin à l'arrière de la gueule à l'inverse des protéroglyphes qui possèdent des crochets à venin à l'avant de la mâchoire.
Il peut mesure 1,70 m.



Autre plante endémique, une poacée : Syperus anderssonii.

Particulièrement volontaire dans ce milieu ...






Petite grimpette pour une des vues emblématiques des Galapagos ...


De là-haut, on peut distinguer dans l'eau les restes d'un cratère complètement érodé par la houle ...










Encore une plante endémique : le cactus des laves (Brachycereus nesioticus)



Nous enchaînons avec une balade géologique sur l'île voisine de Santiago :

En 1870, le volcan de Santiago se réveilla et répandit sa lave dans la vallée ce qui donna ceci :







Une lave grise aux formes et dessins étranges ...




Ça brûle !!!




et de belles et dangereuses fissures aussi ...















Au fil du temps, les fissures provoquées par l'action de la pluie et du soleil s'oxydent ...




Les gaz enfermés s'échappent par de petites cheminées appelées fours de lave ...

Au bout d'un moment, la lave s'est arrêtée ...


Cette éruption a duré 7 jours ...


et comme toujours, la nature reprend ses droits ...









Ce tas de pierres bicolores représente l'érosion de pierres projetées par le volcan (sombres) et de pierres entraînées par la pente (claires) ... --->

La fusion des différents minerais donne une palette de couleurs associées ...




Mais voici l'escargot des laves et sa ponte ...



Dernier trajet pour aller vers l'île de Santa Cruz par une mer agitée et toujours de nuit et débarquement à Puerto Aroya ...

Là, nous visitons la Station scientifique Charles Darwin qui veille à la reproduction des tortues terrestres endémiques aux différentes îles de l'archipel :


Les oeufs des tortues de ce parc sont récupérés pour être mis en couveuse







Pfff ! Quelle vie !








Ci-dessous, le patriarche Lonesone George (80 ans), unique descendant de son genre a été trouvé sur l'île de Pinta. En pleine force de l'âge (il peut vivre 2-300 ans), n'a pas encore réussi à procréer ... La dernière fois, c'était il y a 14 ans, mais on ne désespère pas ...   --->





Les jeunes sont numérotés en fonction de leur espèce, puis sont remis sur leur île d'origine ...









Le paléontologiste belge Victor Van Staelen s'est distingué aux Galapagos dans ses recherches sur les crustacés fossiles et les espèces endémiques de l'archipel.

Nous poursuivons la visite de Santa Cruz par le site Los Gemellos, un site géologique où deux puits naturels identiques se sont formés suite à l'effondrement d'une poche de gaz volcaniques ...

Plus loin, un tunnel de lave s'est formé ...

 L'entrée est surveillée par Madame Chouette (Tyto alba punctatissima)

 le bout du tunnel empli de lave nous oblige à ramper et ... nous ne le ferons pas ...



Une dernière balade dans le Parc, pour y voir de nouvelles tortues terrestres (Geochelone elephanophus) en liberté cette fois ...








Oui, c'était boueux et ça ne déplaît pas à tout le monde ...


 Là, je ne vous dirai pas ce qui s'est passé ...



Et bien sûr, encore un tas de belles choses à voir ...





 La Palurine jaune (Setophagia petechia)










Le Géospize à bec pointu (Geospiza difficilis)




Le canard des Bahamas (Anas bahamensis)









et diverses fleurs plus belles les unes des autres ...

un Opuntia tricentenaire ...
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et puis dernière balade à Tortuga Bay pour saluer les iguanes marins ...
câlins, câlins ...















et vous saluer avant notre retour à Guayaquil, ultime étape de notre voyage autour de notre chère planète ...













 








2 commentaires:

Fred Boon a dit…

Bravo pour ton exploit à toi d'abord puis à vous deux ensuite.
C'était délicieux de vous suivre tout au longe des étapes.
Merci de nous avoir permis de le faire.

marie-anne a dit…

vous e^tes revenus mais les dernières images sont superbes!!! et la faune, les oiseaux, les fleurs et.......