mercredi 23 avril 2014

Cap-Vert (16 février - 02 mars 2014) : Santiago

Bonjour !

Nous quittons le Sénégal (Dakar) pour l'archipel du Cap-Vert et plus précisément pour sa capitale Praia sur l'île de Santiago ...





... avec un des ATR 72-500 de la TACV, compagnie aérienne capverdienne, nous volons 1 h 20' pour parcourir les 652 km qui séparent Dakar de Praia ...



L'archipel se divise en deux séries d'îles : au sud les îles de Sotavento (BravaFogoSantiago et Maio) et au nord les îles de Barlavento (Boa VistaSalSão NicolauSanta LuziaSão Vicente et Santo Antão).
Il y avait 523.568 capverdiens en 2012 soit 130 habitants/km².

Notre intention était d'éviter les îles trop touristiques style grands hôtels + plages comme Boa Vista et Sal, mais plutôt de découvrir celles au côté "Nature et Culture" ...

Glanant conseils à gauche et à droite (Merci à Antonio et Adélaïde, à Bernard Portier, ...), après quelques lectures et via internet bien sûr, nous choisissons de visiter les îles de Santiago, Fogo et Brava réputées pour leurs spécificités, et proches l'une de l'autre donc accessibles en bateau ...



Nous voici donc à Praia ...

...Praia est un port capable d'accueillir de beaux paquebots ...







La ville est divisée en quartiers dont le quartier historique : le Plato ...








Au centre du Plato, autour de la Plaza Alexandre Albuquerque, se regroupent quelques bâtiments coloniaux :






..le Palais de Justice ...




... l'église Matriz ...
 ... le Palais présidentiel ...

avec sa relève de la garde ... bon, ça vaut pas Buckingham Palace ...









... le quartier chics des ambassades : Achada Santo Antonio ...


... et Prainha avec sa plage de sable blanc ... 



... très prisée le WE ... ouf, pas aujourd'hui ...



... et ainsi pouvoir surprendre les classiques Grand Gravelot (Charadrius hiaticula) ...








... ou Tournepierre à collier (Arenaria interpres) ...













   ... mais aussi un chevalier criard (Tringa melanoleuca) ...









... et d'autres bèbètes ... une limace de mer de la classe des Opisthobranches ...










... avec vue sur l'université de Santiago ...














... et son phare ...

... que son gardien Jorge vous fait visiter pour 1€ !





















Les alentours du phare sont colonisés par plusieurs fleurs de la famille des orpins, chénopodes et autres polygonacées ...











... résistantes aux embruns marins ...










... et au climat ensoleillé du Cap-Vert.

Seulement 257 espèces végétales y seraient recensées principalement en raison de ses origines volcaniques et de son climat aride ...























... comme cette Fabagelle (Tribulus terrestris) ...





... comme partout en Afrique occidentale, l'acacia est lui bien présent ...

... comme le Leucaena leucocephala ...





... l'Acacia albida ...







... ou encore cette Parkinsonia ...

Praia est une ville en plein essor avec ses quelque 125.000 habitants ... 

Ce qui frappe dès qu'on arrive au Cap-Vert, c'est la douceur de vivre des gens, la relative bonne organisation du pays qui a rejoint le groupe des pays émergents avec un PIB/habitant de 3.900 $ (Belgique = 38.500 $).

La monnaie est l'escudos capverdien (1€ = 110 CVE).

Venant du Sénégal, il y a une sensation de propreté et le parc automobile est bien entretenu !












... cireurs de chaussures sur la Plaza Alexandre Albuquerque ... et barbier ...



... "tu veux mon poisson tout frais ? "














... la rue principale du Plato : avenida Amilcar Cabral ...



... avec son marché alimentaire couvert ...






... à propos d'Amilcar Cabral dont voici le portrait sur une façade de la rue Tenente Valadim, il s'agit de ce révolutionnaire capverdien qui dès 1956 a créé le PAIGC, un parti militant pour l'indépendance de la Guinée-Bissau et du Cap-Vert alors aux mains des Portugais.
Il sera assassiné à Konakri en 1973 avant de voir aboutir l'indépendance de l'Etat unitaire du Cap-Vert et de la Guinée-Bissau le 05 juillet 1975.


Suite à un coup d'Etat en Guinée-Bissau, ces deux Etats se sépareront en 1980.


Mais ce n'est que le 22 septembre 1992 que les Capverdiens adopteront leur nouveau drapeau : bleu pour l'océan, blanc pour la paix, rouge pour le travail et 10 étoiles symbolisant les 10 îles de l'archipel.











Poursuite de la visite de Praia avec l'incontournable marché de Succupira en contrebas du Plato ...










... il s'agit d'un marché haut en couleur où l'on trouve de tout ...

Santiago est l'île "africaine" de l'archipel ...



... 3 petits cochons ...










... du tabac ...












 ... prêt-à-porter ...






... sous bonne garde car les pickpockets sévissent ...



... au Cap-Vert, le service militaire est obligatoire et dure 14 mois !

Les conscrits n'hésitent pas à sortir de leur caserne pour courir en chantant à la "GI" dans les rues de Praia, sergent en tête !












Allez un petit café capverdien très réputé ... 


                        un petit coup de fil à la famille ...






... et un peu de fitness pour garder la forme ...







Avant de quitter Praia, nous nous rendons à Cidade Vehla à 12 km à l'Est ...



Cidade Vehla qui s’appela Ribeira Grande auparavant fut la 1° capitale du Cap-Vert ...

Colonisée depuis 1456 par des explorateurs portugais, c'est en 1460 que le navigateur portugais Diogo Gomes prend officiellement possession des îles. Ce qui fait de Ribeira Grande la 1° ville coloniale d'Afrique.
Avant cela, il semble cependant établi qu'il y ait eu sur ces îles des peuplements arabes ou grecs ainsi que des pêcheurs sénégalais sans autre précision.

La partie sombre de l'Histoire capverdienne est bien sûr l'esclavagisme qui ne fut aboli qu'en 1866 ... le pilori construit au début du 16° siécle au centre du village en est le témoin ... C'est là qu'étaient attachés les esclaves rebelles ou qui avaient tenté de fuir pour y être fouettés publiquement ...















... la vieille ville conserve encore une de ses premières rues : la Rua de Banana et ses maisons d'alors ...


... quelques édifices de l'époque subsistent encore comme cette chapelle San Sebastiao ...
















... ou l'église Nossa Senhora de Rosario édifiée en 1532 et bien qu'elle ne soit pas en bien meilleur état, y reçoit encore la messe actuellement  ...










... autre vestige : la cathédrale construite en 137 années (de 1556 à 1693) devenant ainsi le siège du premier évêché d'Afrique.  Elle fut incendiée par le corsaire français Jacques Cassard en 1712 pour le compte du roi Louis XIV ... pfff, tout ça pour ça ...










... enfin, ce n'est pas perdu pour tout le monde ...







Un chemin grimpe de la cathédrale vers la forteresse royale Sao Filipe, rempart édifié au 17° siècle pour contrer les pirates dont le célèbre Françis Drake ... 



















... et malgré sa stature imposante, elle ne résista pas aux assauts de ces pirates ...





... voici un des rares oiseaux du Cap-Vert et qui en est un des symboles :

le Martin-chasseur à tête grise (Halcyon leucocephala)







Seuls 67 espèces d'oiseaux sont répertoriées au Cap-Vert ... 

il semble qu'il puisse malgré tout y avoir certains hybrides ... 





















Retour au cœur de cette petite ville vivant de la pêche ...








... de fruits et légumes ...

















... en regardant passer le temps ...













... et pour terminer ... bières et Cachupa, plat national avec un peu de tout ... poissons ou poulet, riz, maïs, manioc, patates douces et quelques légumes.

























... et encore quelques fleurs ...









... dont les Kniphofias ...








Nous quittons la capitale pour Tarrafal à l'extrémité Nord de l'île ...


Les transports populaires au Cap-Vert sont opérés par les "alugers" ou "collectivos" ... 

Il s'agit de minibus de 12 ou 15 places ... mais en réalité une vingtaine !

... ceux-ci relient une ville à l'autre et le principe est simple ... on attend que le minibus soit plein avant de partir, quitte à tourner en rond pour racoler les clients ... nous avons ainsi attendu 3 h avant de partir ...
Si vous êtes pressés, prenez un taxi, mais cela vous coûtera 3 x plus cher ...






Le trajet Praia-Tarrafal (70 km soit 2h avec les arrêts) nous permet d'apprécier les paysages verdoyants de l'intérieur de l'île ...











... dont la ville de Picos (vous devinez pourquoi ...)












... et Assomada et ses panneaux solaires ...












Tarrafal est une petite ville d'environ 30.000 habitants avec sa communauté de pêcheurs ...
















... et sa plage de sable blanc (la + belle de Santiago) ...



















... autre moyen de transport local pour aller visiter à 3 km de là ...








... une "curiosité" du coin : le camp pénitentiaire de Chao Bom ...










... créé en 1936 sous l'égide du gouvernement de Salazar au Portugal, ce camp a servi à enfermer bon nombre d'opposants politiques capverdiens, guinéens et angolais ...





... la torture était largement pratiquée dont celle du goutte-à-goutte ...


... les derniers prisonniers ont quitté ce camp en 1975 ...




... quelques occupants semblent toujours s'y plaire ... 


... l'emblématique Martin-chasseur à tête grise (Halcyon leucocephala) ...








... l'Aigrette garzette (Egretta garzetta) ...












... la mante religieuse (Manta religiosa) en plein repas ...



















... pas besoin non plus de jardinier pour faire croître ce Dartrier (Cassa alata) ... la particularité de cette plante est le fait qu'elle refermer ses feuilles composées au coucher du soleil pour ne les rouvrir qu'à son lever.



















... Cachupa au poisson, bière locale ...









... et coucher de soleil sur la baie de Tarrafal ...








En collectivos bien sûr, nous nous rendons maintenant à Rui Vaz, petit village situé à 800 m d'altitude au centre de l'île de Santiago non loin du point culminant : le Pico da Antonia (1394m). De plus, le site est érigé en parc naturel.












Nous y logeons dans l'unique hôtel : La Quinta da Montanha par ailleurs très agréable avec vues idylliques sur la vallée ou le Pico ...




... seul inconvénient, les nuits sont très fraîches (+/- 10°)



... son patron Lindolfo n'hésitera pas à rendre votre séjour inoubliable ...



... avec ses 1.078 habitants répartis dans les campagnes alentours, Rui Vaz possède son église ...





... et son école ...







... contrairement à ce qu'on pourrait croire, sa population est très jeune ...





... la construction d'un barrage permet de s'approvisionner en eau potable ...











... avantage de la montagne ... sa flore omniprésente ...

... comme le Lantanier (Lantana camara) ...









... les Tagètes (Tagetes tenuifolia) ...










... le Bougainvillier (Bougainvillea spectabilis) ...





... le Mouron bleu (Anagallis foemina) ...


Le Pavot cornu (Glaucium flavum) ...













... le Volubilis (Ipomoea purpurea) ...



... les cultures maraîchères sont très répandues en montagnes ...




















... haricots ... tomates ...










Aurjoud'hui, nous partons à l'assaut du Pico da Antonia ...






... par une belle route pavée ...



Déjà de belles fleurs s'offrent à nous ... 



... comme ce Lotus arborescens ...




... cet Alysson endémique (Lobularia canariensis ssp fruticosa) ...










... ou encore ces autres endémiques : le Balsamo (Umbilicus schmidtii) ci-dessus et le Fel-da-Terra (Centaurium tenuiflorum ssp viridens)  ...

<===




... le  Macela (Nauplius daltonii) ... ===>




... l'Alecrim-Brabo (Campylanthus glaber) ...










 ... et le Tortolho (Euphorbia tuckeyana) ...















... Avant d'arriver au sommet nous devons traverser quelques vallées aux eucalyptus et pins parfumés ... et faire quelques rencontres ...











... et enfin heureux d'atteindre le sommet avec une vue à 360° ...



... dont sur l'île voisine de Fogo avec son volcan ...









Le lendemain, nous la faisons plus cool et décidons de visiter le côte Est de Santiago et la petite ville de Pedra Badejo ...





 petite station balnéaire qui ne va pas nous laisser un souvenir impérissable ...





... malgré sa plage de sable noir ...




... le retour à Rui Vaz sera plus gai en partageant le pick-up avec ces 4 frères bien décidés à fêter le WE comme il se doit ...

... la boisson national est le "grogue", un rhum artisanal ...



... faute de place assise ...


Pour notre dernière journée à Rui Vaz, nous entamons une descente vers la vallée fleurie de Sao Jorge dos Orgaos et son jardin botanique ...

















... le balisage laisse un peu à désirer ... 

















... mais c'est un régal pour les yeux ...









... bougainvillier et manguier ...




























 ... quelques surprises, comme cette plante aux fleurs et fruits jaunes que je n'ai pu identifier ...






 ... et toujours quelques endémiques comme le Piorno (Lotus purpureus) ...











... la Lingua-de-Vaca (Echium hipertropicum) ...







... arrivés au fond de la vallée, nous découvrons d'autres arbustes en fleur comme le Lilas des Indes (Melia azedarach) ...
 ... l'Etoile de Noël (Euphorbia pulcherrima) pouvant atteindre 4 à 5 mètres de haut ...






... la Trompette d'or (Allamanda cathartica) ...






















Le Jardin botanique national Grandvaux Barbosa  du nom dbotaniste portugais Luis Agosto Grandvaux Barbosa (1914-1983) n'est pas à la hauteur de nos espérances, mais bon ... l'entrée est gratuite ...




























































... et donc un manque cruel d'identification des espèces présentées ...








... mais nous quittons cette vallée avec plein de belles images dans les yeux ...
























... et retour à l'hôtel pour une dernière soirée sympathiquement entourés par Lindolfo et 2 couples français : Trini, Daniel, Lili et Gégé ... 






Et voila, ainsi se termine notre séjour sur l'île de Santiago ... Demain, nous embarquerons sur le ferry qui nous mènera jusqu'à Fogo ... A bientôt ...






























3 commentaires:

Val a dit…

A seulement 25ans, je ne peux pas me plaindre des voyages que j'ai déjà fait, et certains grâce à toi. Tu m'as donné cette envie de voyager, d'explorer des pays qui me sont encore inconnus. La vie est faite qu'on doit parfois mettre ces envies de côté mais grâce à toi, tes photos, ton blog, c'est comme si on était avec toi :-) ''Plus tard quand je serais grande, je veux faire comme mon papa'' VOYAGER :-) Merci de partager tes découvertes. Val

danielboon a dit…

Merci ma puce ! C'est le + beau commentaire que j'ai reçu. C'est vrai que le but de mon blog n'est pas de m'étaler, mais de partager de bons moments, des aventures vécues et de faire rêver les autres ou leur donner des idées de voyage.
Mais rassures-toi, comme tu dis la vie est devant toi et tu as encore plein de choses merveilleuses à découvrir :-) Bon vent !

Daniel a dit…

Mille mercis de partager tes voyages avec moi qui deviens trop sénile pour entamer encore de grandes expéditions. Un bon conseil, profite un max de ta retraite car c'est une période de l'existence où tout va très vite et pas nécessairement dans le bon sens. Bises à vous deux et soyez heureux... encore plus. Daniel